Capture d’écran YouTube
Charlotte Gainsbourg, ici dans le clip de « Blurry Moon », mis en ligne au mois de septembre 2025.
MUSIQUE – La mélancolie de Charlotte Gainsbourg fait son retour dans nos oreilles. Pas au cinéma, mais en musique. Ce vendredi 19 septembre, la comédienne – plus connue pour ses rôles à l’écran que sa discographie – a dévoilé un nouveau morceau baptisé Blurry Moon, huit ans après son dernier album en date, Rest, sorti en 2017.
L’ambiance est éthérée, flottante. Elle renoue avec la voix fragile et délicate de la chanteuse de 54 ans. Le titre, écrit par ses soins, a été arrangé par le DJ SebastiAn, mentionné également à la production de la chanson en compagnie de Because et d’un nom plus étonnant : celui de la grande maison de mode française Saint Laurent.
Son actuel directeur artistique, Anthony Vaccarello, est, lui, annoncé à la réalisation du clip, une vidéo tournée sur la très pittoresque route de Mulholland Drive, à Los Angeles, montrant la star hexagonale toute de noir vêtue – une grosse paire de solaires sur le nez – en train de rouler à bord de sa décapotable.
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Un clin d’œil à David Lynch et au compositeur des films du cinéaste récemment décédé, Angelo Badalamenti, nous dit un communiqué de la marque. Il a été voulu par le styliste belge de 43 ans, qui signe ses premiers pas en tant que réalisateur, comme « un hommage décalé aux rêves et illusions de Hollywood ».
Charlotte Gainsbourg, égérie Saint Laurent
Son dévolu sur Charlotte Gainsbourg n’est pas un hasard. L’actrice, qui s’est lancée dans la musique en 1986 avec un premier album composé par son père (Charlotte for Ever) avant de connaître un succès critique dans ce domaine grâce à son second disque (5 : 55), est ambassadrice de Saint Laurent, dont elle ne rate aucun défilé.
Cette collaboration est, pour la marque, sa première véritable incursion dans l’industrie de la musique. Celle-ci s’était jusqu’à présent illustrée dans la direction musicale de ses défilés (la plupart du temps confiée à SebastiAn), bien que le prédécesseur d’Anthony Vacarello, Hedi Slimane, a tenté en 2013 un projet mêlant compositions originales des shows, campagnes avec des stars de la musique et photographie.
Son actuel DA a mis les bouchées doubles. Avec Blurry Moon, ce dernier dit vouloir poursuivre son « dialogue entre les disciplines, ajoutant la musique à la vision culturelle de Saint Laurent, après ses premiers pas dans le cinéma ». Une référence à Emilia Pérez de Jacques Audiard, Les Linceuls de David Cronenberg et le reste des films produits par la maison, y compris Father Mother Sister Brother de Jim Jarmusch, Lion d’or à la dernière Mostra.
Saint Laurent à l’assaut du cinéma
Lancée en 2023 avec un court-métrage de Pedro Almodóvar, Saint Laurent Productions, qui profite de ses films pour vêtir ses héros des luxueux vêtements de la griffe (de manière plus ou moins discrète), a fait du septième art son nouveau filon, comme plusieurs de ses concurrents au même moment.
Chanel, déjà mécène de la Cinémathèque, a monté une entité cinéma en 2022, et accompagné le film de Maïwenn Jeanne du Barry, en 2023. L’an passé, LVMH a pour sa part lancé 22 Montaigne Entertainment. Et Lacoste, son activité de production avec un premier blockbuster français Chien 51, dont la sortie est prévue à la mi-octobre.
Si les grands créateurs ont depuis toujours conçu des costumes pour le cinéma (comme Yves Saint Laurent pour Catherine Deneuve dans Belle de jour), le processus a pris une autre ampleur dans la collaboration entre Luca Guadagnino et Jonathan Anderson, qui n’a pas seulement habillé les héros de Challengers et Queer, mais aussi ses acteurs sur les tapis rouges. La course est rude, et se joue bien au-delà du podium.