Pour récupérer son logement, il est allé jusqu’à en taguer la façade. Sur le mur blanc d’une petite maison de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), une phrase écrite à la bombe noire se détache : « Rendez-moi ma maison, grève de la faim », décrit Nice-Matin. Un deuxième message est inscrit sur la porte du garage. Une pancarte en carton indique « Grève de la faim pour récupérer ma maison squattée ».
Derrière ces inscriptions se cache bel et bien le propriétaire de la maison blanche, un quinquagénaire déterminé à faire partir son locataire, dont le bail n’a pas été renouvelé depuis juin dernier. Le locataire, quinquagénaire lui aussi, était un ami. Le propriétaire de l’appartement, un studio de 30 m2, l’avait informé de l’expiration du bail un an à l’avance : « Je souhaitais récupérer cet appartement pour loger un soignant pour ma mère de 88 ans qui est dépendante et habite à côté de chez moi. Mais il n’est pas parti et n’a plus payé le loyer de 450 euros depuis ».
« Un palliatif à la violence »
Si le propriétaire a entamé des démarches plus classiques -il a pris un avocat pour entamer une procédure d’expulsion et a écrit au maire de sa commune- il a également décidé d’arrêter de s’alimenter depuis le jeudi 11 septembre.
« Je ne bois que de l’eau et du thé. J’ai perdu trois kilos. J’ai des coups de mou. Mais je suis prêt à aller jusqu’à l’hospitalisation. (…) Ce n’est pas un problème financier – je n’ai pas de crédit sur l’appartement – mais une question d’éthique, de morale, de respect. La grève de la faim est un palliatif à la violence. J’ai la haine » a-t-il expliqué.
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Écouter« Je ne suis pas parti car je ne peux pas partir »
De son côté, toujours auprès de Nice-Matin, le locataire reconnaît être dans l’illégalité mais se défend d’être un squatteur : « Je ne suis pas parti car je ne peux pas partir. (…) J’ai payé tous mes loyers. En invalidité depuis 2016 avec une discopathie, je ne peux plus travailler. J’ai demandé un logement social. Je cherche une solution ». Il affirme par ailleurs que son ex-ami et propriétaire aurait tenté à plusieurs reprises de l’intimider.
La mairie a indiqué que les services municipaux cherchent une solution de relogement avec les bailleurs sociaux.