Par

Gil Martin

Publié le

19 sept. 2025 à 17h31

Ce jeudi 18 septembre, la sinistre épopée dans les rues de Montpellier d’un groupe d’extrême-droite d’une trentaine de jeunes tous de noirs vêtus et les visages dissimulés (pour bon nombre d’entre eux) aurait pu avoir des conséquences plus graves encore que le bilan final n’en fait état, avec trois personnes blessées (dont deux conduites aux urgences d’après nos informations, l’une pour de multiples fractures au visage) dans une agression d’une violence inouïe sur la place des Beaux-Arts.

Provocation pendant la manif

La promenade sanglante de ces jeunes (voire très jeunes) identitaires cornaqués par des individus plus expérimentés qu’eux, dont un certain Tristan V, membre du groupe Jeunes d’Oc et ex du service d’ordre de Génération Identitaire avant que ce groupe ne soit dissous, a véritablement commencé jeudi vers 13h30, quand la meute a remonté l’Esplanade direction la Comédie pour une « opération drapeau » en narguant et insultant les manifestants qui ont participé à la mobilisation nationale de ce 18 septembre.

Le groupe de jeunes identitaires remontant l'esplanade jeudi vers 13h30, deux heures avant leur sordide agression sur la place des Beaux-Arts
Le groupe de jeunes identitaires remontant l’esplanade jeudi vers 13h30, deux heures avant leur sordide agression sur la place des Beaux-Arts (©Gil Martin/Métropolitain)Les identitaires exfiltrés par les CRS

Talonnés par des centaines de personnes criant des slogans antifascistes, ils ont pris position sur la fontaine des Trois grâces, crachant leur mépris sur la foule avant que les CRS ne viennent intelligemment s’interposer entre les deux groupes, exfiltrant vers 13h50 les identitaires à travers les barrages qui fermaient l’accès à l’Écusson. L’occasion d’assister à une scène stupéfiante : alors qu’ils sont sommés de franchir le barrage, certains extrémistes, sous le nez des forces de l’ordre étrangement passives, se permettront de prendre leur temps, haranguant une dernière fois la foule avant de se diriger « tranquillou » vers les CRS… On a connu les forces de l’ordre plus autoritaires.

Des identitaires, pourtant exfiltrés de la Comédie par les CRS, ont quand même pris leur temps avant de franchir le barrage
Des identitaires, pourtant exfiltrés de la Comédie par les CRS, ont quand même pris leur temps avant de franchir le barrage, ajoutant quelques insultes (©G.M/Métropolitain)Vidéos : en ce moment sur Actu
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Un groupe dangereux pas surveillé ?

Que s’est-il passé ensuite ? Mystère… Ont-ils été suivis par la police afin de surveiller leurs agissements ? Ces jeunes étaient clairement sur le sentier de la guerre, affichant leurs couleurs. Mais à cette heure, la police dément avoir mobilisé des agents pour surveiller ces jeunes aux abois qui se sont donc retrouvés libres comme l’air. Ils ont fini par ressortir de l’Écusson pour apparaître vers 15h30 sur la place des Beaux-Arts.

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Ils ont eu leur « baston »

C’est sur cette place, devant les cafés, qu’ils finiront par déclencher la fameuse « baston » dont la vidéo montre bien toute la violence… Trois personnes (Métropolitain tente de confirmer cette information, mais personne, police ou préfecture, ne semble au courant) finiront blessées dans cette rixe effrayante au cours de laquelle la victime la plus sérieusement touchée a été molestée par une vingtaine d’individus.

Aucune interpellations…

Parmi les agresseurs, des témoins ont repéré des supporters du MHSC affiliés à la Butte Paillade, où la montée en puissance des extrémistes (qui représenteraient aujourd’hui près d’un tiers des supporters) poserait d’ailleurs de sérieux problèmes aux habitués de la Butte. Après la baston, où ce groupe d’une trentaine de jeunes hommes a courageusement laissé trois personnes à terre, une unité de gendarmerie positionnée sur les Beaux-Arts en renfort pour la manif a pu intervenir, sécurisant notamment le périmètre. La police est aussi arrivée sur les lieux selon des témoignages, un peu confus, mais le mal était fait. Les policiers auraient néanmoins coursé les agresseurs, assurent des témoins, mais visiblement sans résultat car la préfecture confirme qu’il n’y a pas eu d’interpellations

Vers un dépôt de plainte

Il reste néanmoins les nombreux témoignages, les images des caméras de surveillance et les photos et vidéos des Montpelliérains qui étaient sur les terrasses. Cette agression a créé un véritable émoi sur cette place très familiale et un collectif de témoins travaille actuellement à collecter tous les témoignages et les documents en vue de déposer plainte.

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