Gabriel Attal annonce que 30.0000 jeunes participeront au SNU en 2020

AFP

Gabriel Attal annonce que 30.0000 jeunes participeront au SNU en 2020

POLITIQUE – « Mise en extinction », une formule lourde de sens. Après la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, ce dernier a mentionné au détour d’un communiqué publié ce vendredi 19 septembre que le service national universel (SNU), si cher à l’ancien locataire de Matignon Gabriel Attal allait prendre fin au 1er janvier 2026.

Toujours ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu a donc annoncé la suppression de plusieurs structures dont la délégation générale en charge du SNU, du fait de la « mise en extinction » du dispositif et de la « création prochaine du service militaire volontaire ».

Sauf que la suppression du SNU en soi, un dispositif promis par le candidat Emmanuel Macron en 2017, n’avait encore jamais été officiellement annoncée. Le président de la République avait annoncé en mars « une grande refonte » du SNU et dit en juillet qu’il voulait « donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées », promettant des annonces « à l’automne ». Un service militaire volontaire était alors envisagé, sans être acté, la France ayant suspendu la conscription en 1997.

Destiné aux jeunes âgés de 15 à 17 ans, le SNU comporte une « mission d’intérêt général » et un « séjour de cohésion » comprenant des activités sportives, culturelles et intellectuelles, avec des journées qui débutent par la « levée des couleurs » (drapeau et hymne national) et le port de l’uniforme. Depuis mars 2024, ce dispositif d’engagement citoyen était aussi intégré au temps scolaire, avec un stage de douze jours pour les élèves en classe de seconde, volontaires.

Généralisation abandonnée

La promesse initiale du candidat d’En Marche était d’instaurer un « service national » obligatoire d’une durée d’un mois pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, encadré par les armées et la gendarmerie nationale. Mais le SNU va désormais être transformé en « parcours d’engagement » piloté par la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), qui dépend du ministère des Sports, a précisé à l’AFP Matignon, sans plus de détails.

Lancé en 2019, avec des crédits depuis rabotés, le SNU n’a jamais réellement trouvé son rythme de croisière. « On a tous fait le constat que c’était extrêmement cher et à la fin on ne sait pas tellement à quoi ça a servi. Et ça ne répond pas aux besoins du ministère des Armées en termes opérationnels », résume une ministre.

La piste de sa généralisation pour la rentrée 2026 avait pourtant été lancée par Gabriel Attal lors de son passage à Matignon. Mais elle s’était heurtée à de vives résistances, avant d’être abandonnée.

L’objectif était ambitieux, puisqu’il prévoyait d’attirer 66 000 volontaires en 2025 (après 80 000 en 2024), mais seuls 35 700 jeunes s’étaient inscrits à l’automne 2024. Et les crédits alloués par le gouvernement étaient passés à l’époque de 130 à 80 millions d’euros. Depuis, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale et les coups de rabots budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette « ambition » promise par le chef de l’État. D’autant que la Cour des comptes avait dressé, il y a un an, un bilan sévère du SNU, critiquant des objectifs « incertains », un coût « largement sous-estimé », et des « difficultés de déploiement ».