Javier Milei traverse l’une des périodes les plus critiques de sa présidence. Vendredi, le chef de l’État argentin a reconnu la gravité de la situation économique, en dénonçant une « panique politique » qui, selon lui, alimente la pression des marchés financiers et fait plonger le peso.

Dans un discours prononcé à la Bourse du commerce de Cordoba, le président ultralibéral a pointé du doigt l’opposition péroniste (centre-gauche), accusée de « mettre des bâtons dans les roues » du gouvernement.

« Énorme désorganisation »

« Une panique politique s’empare du marché et génère une énorme désorganisation en termes de risque pays », a-t-il affirmé, tout en soulignant que l’Argentine est l’un des rares pays au monde à ne pas afficher de déficit budgétaire.

Face à la chute brutale du peso, la banque centrale argentine a dû intervenir cette semaine pour la première fois depuis cinq mois. Elle a vendu vendredi 678 millions de dollars de réserves afin de défendre la monnaie, qui a clôturé la journée à 1.515 pesos pour un dollar, hors de la fourchette fixée par le gouvernement.

Chute de 12 % de la valeur du Peso

Depuis début septembre, la devise nationale a perdu plus de 12 % de sa valeur, signe de la nervosité croissante des marchés face à la troisième économie d’Amérique latine.

Cette volatilité survient dans un contexte politique déjà tendu : le 7 septembre dernier, Javier Milei a essuyé un revers électoral majeur lors d’un scrutin régional dans la province de Buenos Aires, considéré comme un test en vue des législatives du 26 octobre. Sans majorité au Parlement, le président a vu plusieurs de ses vétos annulés par les députés, notamment sur des budgets liés à la santé, à l’éducation et au handicap.

Plus d’articles sur l’Argentine« Le pire est passé »

Pour tenter de calmer les tensions, Javier Milei a promis un budget 2026 plus équilibré, avec des hausses supérieures à l’inflation pour les retraites, l’éducation et la santé. « Le pire est passé concernant l’austérité budgétaire », a-t-il assuré, en appelant les Argentins à « ne pas baisser les bras ». « L’effort que nous venons de fournir durant ces quelque 20 mois en vaut la peine, il faut continuer. »

Malgré ces annonces, le président répète qu’il ne déviera pas d’un millimètre de son programme économique, basé sur la réduction drastique des dépenses publiques et la déréglementation. Un cap qui a permis de ramener l’inflation annuelle de plus de 200 % fin 2023 à 33,6 % aujourd’hui, mais au prix d’une récession profonde.