Pas la peine maximale, mais pas loin. Trente ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers ont été prononcés vendredi à l’encontre d’un homme de 55 ans accusé d’avoir tué sa compagne de 102 coups de couteau, en 2022, à son domicile de Labry (Meurthe-et-Moselle).

Evoquant « l’acharnement meurtrier » d’Yves Janin à l’encontre de sa compagne Muriel Pinchi, l’avocate générale Sophie Partouche avait requis devant la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle, à Nancy, la réclusion criminelle à perpétuité.

Le 1er janvier 2022, le corps de la victime, 56 ans, avait été retrouvé porteur de 102 plaies causées par un couteau à désosser, d’une lame d’une vingtaine de centimètres. Selon les expertises, une dizaine de ces blessures étaient mortelles.

Les expertises ont aussi mis en lumière une tentative de strangulation, « comme s’il fallait la faire disparaître complètement. Qu’elle se taise à jamais », a déploré l’avocate de la famille de la victime, Anne Muller.

Interpellé dans la foulée, l’accusé avait reconnu les faits en garde à vue, et même évoqué lors de sa première audition qu’il avait dit, en tuant sa compagne, selon lui après une dispute, « c’est trop tard ma chérie, tu vas crever ».

Au moment des faits, la relation au sein du couple – qui s’était rencontré quelques mois auparavant – battait de l’aile. Les débats ont permis d’évoquer les disputes fréquentes entre une victime qui cherchait à s’émanciper et un accusé qui l’étouffait.

« J’aimais Muriel, je l’aime toujours »

« La gravité objective des faits est maximale », a insisté Mme Partouche dans ses réquisitions, rappelant que la victime, déjà fragilisée par son état de santé, était « à la merci » de son compagnon, « parce qu’enfermée chez lui ».

Pendant ces trois jours d’audience, l’accusé, arguant de « trous noirs », n’a « pas dit grand-chose, ou très peu », a rappelé la représentante du ministère public. « J’aimais Muriel, je l’aime toujours », a affirmé l’accusé lorsque la parole lui a été donnée une dernière fois avant que le jury ne se retire pour délibérer. Il a dit « regretter » son geste et a présenté ses excuses à ses proches. Yves Janin n’est « pas une cause perdue », a plaidé son avocate, Morgane Richard, arguant qu’il avait « les capacités de se remettre en question ».

En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.