Opinion

Éditorial –

Dieu ne sauve plus les USA

Éditorial Publié aujourd’hui à 08h36Des personnes portant des casquettes rouges avec le slogan ’Make America Great Again’ prient lors d’une veillée à Desert Financial Arena en mémoire de l’activiste Charlie Kirk, sur le campus de l’Arizona State University.

Des personnes portant des casquettes rouges avec le slogan «Make America Great Again» prient en mémoire de l’activiste Charlie Kirk, le 15 septembre 2025.

AFP/CHARLY TRIBALLEAU

C’est un coup à nos idées préconçues. L’étude sur le déclin des religions publiée fin août 2025 dans la revue «Nature Communications» parle d’une baisse mondiale de la foi. Et cela, à un moment où le trumpisme s’appuie sur les évangéliques qui l’ont fait roi et qui sont de plus en plus influents sur la question israélienne. Nous l’évoquions encore récemment dans nos pages: aux États-Unis, entre un quart et un tiers de la population se dit évangélique. Et l’organisation Christians United for Israel, issue de la droite évangélique, affiche 10 millions de membres. 

Visage du nationalisme chrétien aux États-Unis, Charlie Kirk a su enflammer une certaine jeunesse tournée vers Dieu. Au point que les dirigeants évangéliques à travers tout le pays l’ont salué comme un «martyr». Ont-ils exagéré son influence? Cette jeunesse religieuse existe, certes, mais à en croire l’étude, elle s’érode, de moins en moins séduite par les télévangélistes et prédicateurs qui n’ont pas su adapter leur discours sur des questions actuelles comme l’avortement et l’homosexualité.

Si ce déclin de la religion se vérifie, il prouvera aussi que nous, médias, sommes restés myopes à ce sujet. Depuis l’élection de Donald Trump, nous peignons le diable sur la muraille et prêtons à cette communauté un pouvoir de lobbyisme énorme. Alors qu’il faudrait nuancer. Entre les riches donateurs, proches de l’idéologie de la Heritage Foundation, qui murmurent à l’oreille d’un président américain religieux pour la forme, et les bancs d’église clairsemés.

Sur les religions

Virginie Lenk est journaliste à la rubrique internationale depuis 2019, spécialiste de l’environnement. Elle a travaillé auparavant à la RTS. Elle est depuis 2025 rédactrice en chef adjointe de 24Heures.

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