Le vote du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a donné son feu vert au rétablissement des sanctions contre l’Iran, n’est pas vraiment du goût de la Russie. Le ministère russe des Affaires étrangères a critiqué « le caractère provocateur et illégal » des actes des pays européens.
« Ces actions n’ont rien à voir avec la diplomatie et ne font qu’aggraver les tensions autour du programme nucléaire iranien », cingle Moscou dans un communiqué, alors que Paris, Londres et Berlin demandent des engagements sur le programme nucléaire iranien. La décision du Conseil de sécurité de l’ONU reste cependant réversible en cas d’accord d’ici la fin de la semaine prochaine.
Suspicions autour de l’uranium enrichi
En 2015, France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Russie et Chine avaient conclu avec Téhéran un accord appelé JCPOA, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions. Cet accord, entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, expire mi-octobre.
En 2018, les Etats-Unis avaient décidé de se retirer du JCPOA et rétabli leurs propres sanctions. L’Iran s’était ensuite affranchi de certains engagements, notamment sur l’enrichissement d’uranium. Et les pays occidentaux le soupçonnent de vouloir se doter de l’arme atomique.
Téhéran, soutenu par Moscou, dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil. Après des négociations et de multiples mises en garde, Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le « snapback », mécanisme qui permet de rétablir les sanctions dans un délai de 30 jours.