Yaïr Lapid s’inquiète de ce qu’il nomme une «campagne d’incitation à la haine» menée contre Ronen Bar, le chef du Shin Bet, le service de sécurité intérieure.

«La ligne rouge a été franchie. Si nous n’arrêtons pas cela, il y aura un meurtre politique, peut-être plus d’un. Des juifs tueront des juifs», a déploré Yaïr Lapid, le chef de l’opposition israélienne, lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv dimanche. Pour lui «les menaces les plus graves» sont dirigées contre le chef du Shin Bet, la sécurité intérieure, Ronen Bar.

L’annonce à la mi-mars du futur limogeage de Bar par le gouvernement israélien est contestée notamment par la procureure générale de l’État et par l’opposition, qui y voit le signe d’une dérive autocratique du pouvoir. 

Le 9 avril, la Cour suprême israélienne a appelé le gouvernement et la procureure générale à trouver un compromis. Selon les médias, Ronen Bar pourrait être contraint à la démission. Une décision qu’approuverait Yaïr Lapid qui ne conteste pas l’échec des services de sécurité intérieure à prévenir l’attaque du 7 octobre 2023 mais s’inquiète de ce qu’il nomme une «campagne d’incitation à la haine» menée contre Ronen Bar.

Ronen Bar assiste à une cérémonie commémorative de l’attaque du Hamas le 7 octobre au cimetière militaire du Mont Herzl à Jérusalem le 27 octobre 2024
GIL COHEN-MAGEN / REUTERS

À l’appui de ses propos, Lapid a présenté des captures d’écran montrant des menaces de mort visant Bar publiées sur les réseaux sociaux, estimant que l’annonce du limogeage et les critiques de certains ministres avaient conduit à ces menaces.

«Arrêtez cela, a-t-il dit, à l’adresse du premier ministre. Au lieu de soutenir l’incitation (à la haine), soutenez le Shin Bet, les forces de sécurité, les systèmes qui maintiennent ce pays en vie.»

En 1995, l’assassinat du Premier ministre, Yitzhak Rabin, par un juif extrémiste avait provoqué une onde de choc en Israël. Certains avaient accusé le chef de l’opposition de l’époque, Benyamin Netanyahou, de ne pas avoir empêché cette incitation à la violence.