ENTRETIEN – Ancien juge d’instruction antiterroriste, Marc Trévidic a mené l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers entre 2006 et 2015.
Marc Trévidic est responsable du pôle criminel à la cour d’appel de Versailles et romancier . Il a exercé comme juge d’instruction au pôle antiterrorisme du tribunal de grande instance de Paris entre 2006 et 2015. En charge notamment de l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers , il a travaillé à l’identification de plusieurs suspects, dont Mahmoud Khader Abed alias Hicham Harb, arrêté vendredi 19 septembre en Cisjordanie.
LE FIGARO -. Comment avez-vous réagi à la nouvelle de l’arrestation d’Hicham Harb en Cisjordanie ?
MARC TRÉVIDIC -. Cela m’a réjoui et c’est un peu normal. J’ai consacré des années de travail à ce dossier. Quand j’ai repris en main la rue des Rosiers, au départ, tout le monde me disait : «De toute façon tu n’y arriveras pas, tu t’emmerdes pour rien.» Avant de quitter mon poste de juge d’instruction antiterroriste en 2015, j’ai émis des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs suspects. Je savais bien que nous n’avions aucune chance de leur mettre la main dessus dans l’immédiat.
Mais l’avantage d’un mandat d’arrêt international, c’est que les gens ne peuvent plus circuler. Vous les assignez dans leur pays de résidence et vous réduisez considérablement les chances de les perdre dans la nature. Le jour où vous pouvez les arrêter, vous savez où ils sont. En 2015, il n’y avait aucune chance qu’Hicham Harb soit extradé. Dix ans après, son arrestation est pour moi une récompense. Mais je suis surtout impressionné par…
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