Ligue 1 (5e journée). Stade Brestois – OGC Nice : 4-1

Dans une carrière, ils ne sont finalement pas si nombreux les matchs où un joueur survole autant les débats, réussit tout ce qu’il entreprend et sublime chaque ballon. Samedi, Ludovic Ajorque (31 ans), logiquement ovationné par Le Blé à sa sortie, a réalisé ce type de prestation. Au point de parler de match parfait ? Si l’on veut chipoter, on pourra regretter que sa tête, au retour des vestiaires (52’), ait trouvé la barre de Diouf plutôt que les filets. Mis à part cela, rien n’est à jeter. L’attaquant brestois a livré une véritable démonstration de tout ce qu’il peut apporter à une équipe.

« Il a un QI football au-dessus de la moyenne »

Pendant 85 minutes, il a tout fait : l’ouverture du score (6’) en renard des surfaces après un superbe numéro de Romain Del Castillo, son premier de la saison, puis trois passes décisives, dont une grâce à son fameux extérieur du pied gauche, « sa spéciale ». « C’est un phénomène, c’est l’un des meilleurs attaquants du championnat », lançait même Hugo Magnetti.

Ludovic Ajorque a inscrit le premier but de sa saison.Ludovic Ajorque a inscrit le premier but de sa saison. (Photo Jean-Michel Louarn)

Mais les statistiques ne disent pas tout de l’importance de l’ancien Strasbourgeois au sein du collectif finistérien. Tout ce qu’il fait respire l’intelligence. « La lessiveuse », pouvait-on même entendre dans les travées de Le Blé, comme pour mieux rappeler qu’un ballon compliqué ressort propre après être passé par ses pieds.

« Au-delà de son physique, il domine parce qu’il a un QI football au-dessus de la moyenne. Il sait être collectif, jouer pour l’équipe. J’ai dit à la mi-temps aux garçons que Ludo était dominant, et qu’il fallait en profiter pour s’appuyer sur lui, explique Éric Roy. Je suis content parce que c’est quelqu’un qui est toujours sous-estimé, qui travaille tellement pour l’équipe et souvent ce sont les autres qui sont récompensés. »

Ajorque soulage ses coéquipiers

Il a écœuré les défenseurs adverses dans son rôle de pivot en remportant quasiment tous les duels (16 duels remportés, plus haut total de la rencontre). « C’est très compliqué de jouer contre un attaquant comme ça, ajoute Joris Chotard, buteur sur une passe d’Ajorque. Il est complet, sait faire des passes et il sait marquer. »

Et quand Brest subit, Ajorque reste une solution précieuse pour soulager ses coéquipiers par sa taille (1,96 m), mais pas seulement. « Ce sont des ballons qui nous font énormément de bien quand on traverse des phases compliquées pour souffler et mettre en place notre jeu plus haut », explique la recrue brestoise. Plus que jamais, Ludovic Ajorque n’a pas seulement brillé, il a fait rayonner tout le Stade Brestois.