Cet automne, un phénomène céleste rare pourrait
se produire : la comète A6 (Lemmon) s’apprête à atteindre une
luminosité suffisante pour être observée à l’œil nu. Après des mois
de discrétion, cette voyageuse venue du système solaire externe
commence à briller de manière spectaculaire, offrant aux astronomes
amateurs et aux curieux un spectacle potentiellement
mémorable.
A6 Lemmon : un réveil
inattendu
Découverte le 3 janvier 2025
par le Mount Lemmon Survey, la comète A6 Lemmon a longtemps été un
simple point lumineux, accessible uniquement aux télescopes
professionnels. Pendant la majeure partie de l’année, son éclat
semblait modeste, et elle restait perdue parmi les innombrables
objets célestes du ciel nocturne. Cependant, depuis la mi-août, A6
Lemmon a surpris les astronomes en gagnant rapidement en
luminosité. Aujourd’hui, elle affiche une magnitude de 8,5 et pourrait
atteindre 3,9 autour du 21 octobre, ce qui la rend visible sans
instrument sous un ciel sombre.
Cette augmentation
spectaculaire n’est pas le fruit du hasard. La comète suit une
trajectoire favorable, à une distance qui permet d’observer son
éclat tout en évitant l’éblouissement du Soleil. Les astronomes
estiment que le meilleur moment pour l’observer sera quelques jours
avant l’approche la plus proche, lorsqu’elle sera presque aussi
brillante mais plus haute dans le ciel après le crépuscule. Cela
permettra aux observateurs de profiter d’une vue plus claire, avec
un horizon dégagé et des repères célestes facilement
identifiables.
Comment observer A6
Lemmon
Pour repérer A6 Lemmon, il est
conseillé de se munir de jumelles et de choisir un ciel sombre,
loin de la pollution lumineuse. Le 21 octobre, la comète sera à
environ 42 degrés du
Soleil, dans le ciel occidental, ce qui la rend visible
environ une heure après le coucher du Soleil. Elle sera basse à
l’horizon, mais suffisamment haute pour être distinguée à travers
des jumelles.
Les étoiles
Arcturus et
Izar (Epsilon
Bootis) peuvent servir de points de repère. Arcturus, la
quatrième étoile la plus brillante du ciel, se trouvera à proximité
de la comète, tandis qu’Izar sera encore plus proche, facilitant le
repérage pour les amateurs. L’observation sera optimale quelques
jours avant le 21 octobre, lorsque la comète sera plus élevée dans
le ciel crépusculaire, offrant une meilleure vue de sa queue et de
sa coma, ces nuages de gaz et de poussière qui entourent le
noyau.
Même si A6 Lemmon promet un
spectacle impressionnant, il faut garder à l’esprit que les comètes
sont imprévisibles. Elles peuvent se fragmenter ou perdre de leur
luminosité lorsqu’elles approchent du Soleil. Cependant, la comète
Lemmon présente des conditions favorables : son passage au plus
près de la Terre survient avant son périhélie, ce qui réduit
considérablement le risque de fragmentation et augmente les chances
d’observer une comète brillante et stable.
La comète 2025/A6. Crédit image : Dimitrios Katevainis via
FlickrUne deuxième comète en vue !
La comète C/2025 R2 (SWAN), ou SWAN R2 en abrégé, a été
découverte sur les images de SWAN par Vladimir Bezugly, un
astronome amateur ukrainien. Selon EarthSky, cet objet à longue
période semble orbiter autour du soleil tous les 22 554 ans et sa
queue a à peu près la même longueur que cinq pleines lunes.
Bien que SWAN R2 soit encore très proche du Soleil – passant
pour le moment près de Mars juste après le crépuscule et mieux
visible depuis l’hémisphère sud –, la situation devrait évoluer le
21 octobre prochain. À partir de cette date, l’objet ne sera plus
qu’à 0,27 unité astronomique (UA) de la Terre. Cela représente
environ un quart de la distance Terre-Soleil.
Dès lors, la comète pourrait atteindre une magnitude de 4, la
rendant potentiellement visible à l’œil nu dans le ciel sombre,
même depuis la France. La Terre pourrait même traverser des débris
de la comète entre le 4 et le 6 octobre, ce qui pourrait provoquer
une pluie d’étoiles filantes exceptionnelle.
Notez enfin que même si elle ne brille pas suffisamment pour
être vue à l’œil nu, la comète devrait être facilement visible avec
des jumelles d’observation des étoiles ou un bon télescope de
jardin.