Polo et lunettes noires, François Ozon profite du soleil en cette fin d’après-midi sur la terrasse du Ciel Rooftop, dans le centre-ville de Marseille. Niché au 7e étage, le lieu donne une vue imprenable sur les toits de la ville et la mer. Cette atmosphère méditerranéenne, le cinéaste sait autant l’apprécier que la dépeindre, même quand il est nécessaire de s’adapter.

Car en étant seulement le deuxième réalisateur à porter L’Étranger d’Albert Camus (1942) sur grand écran, après Luchino Visconti en 1967, François Ozon visait un tournage à Alger, lieu principal de l’histoire. Les tensions entre la France et l’Algérie ont contraint l’équipe à opter pour le Maroc, à Tanger, dont les façades blanches font écho à la capitale algérienne. La grande majorité des spectateurs devrait être convaincue en découvrant le film dès le 29 octobre prochain, dont François Ozon nous a parlé avec passion.

Pour cette adaptation, vous êtes resté très fidèle au roman. Sa complexité l’imposait ?

C’est une œuvre extrêmement mystérieuse, opaque, dans laquelle il y a beaucoup plus de questions que de réponses. Pourtant, tellement de jeunes la lisent encore aujourd’hui car elle est d’actualité, universelle, et co…