Par

Jessie Leclerc

Publié le

21 sept. 2025 à 13h12

Avez-vous déjà pensé à donner votre sperme ou bien vos ovocytes ? Mais d’ailleurs, pourquoi donner ? Comment ça marche ? À qui cela profite-t-il ? Pour répondre à ces questions, l’Agence de la biomédecine lance sa campagne nationale de sensibilisation. Et Rouen (Seine-Maritime) fait partie du projet. Lundi 22 septembre, de 10h à 19h30, la place Saint-Marc sera l’escale d’un bus itinérant pour informer, rassurer et encourager au don de gamètes.

Les gamètes c’est quoi ?

« Les gamètes sont les cellules qui permettent de constituer un embryon et de donner un bébé », vulgarise Anne-Claire Leprêtre, médecin référent en AMP (assistance médicale à la procréation) à l’Agence de biomédecine. Les spermatozoïdes pour les hommes, les ovocytes pour les femmes.

Pourquoi donner ?

Depuis la loi bioéthique de 2021, l’accès à l’AMP, déjà autorisée pour les couples hétérosexuels, est élargi aux couples de femmes et aux femmes seules. Résultat : les besoins explosent.

« Ça montre que la loi est un succès et qu’elle était attendue. En revanche, pour qu’elle soit effective sur le terrain, il faut qu’il y ait des hommes qui donnent leur sperme », explique Anne-Claire Leprêtre.

Plus de 10 600 femmes attendaient un don de spermatozoïdes et 2 700 un don d’ovocytes au 31 décembre 2024, en France. Les délais atteignent 18 mois pour une première tentative avec dons sperme et 24 mois d’attente pour un don d’ovocytes. Ces derniers servent aux femmes pour qui les ovaires ne fonctionnent pas correctement.

Donner c’est un geste de solidarité et de générosité pour des futurs parents qui rêvent d’avoir un enfant.

Anne-Claire Lepretre
Médecin référent en AMP à l’Agence de biomédecine

Or, l’an passé, en France, seulement 950 ovocytes et environ 1 000 dons de spermatozoïdes ont été retenus. En 2023, la région Normandie a recensé 58 donneuses d’ovocytes et 32 donneurs de spermatozoïdes.

Un sujet encore tabou

Un manque d’information freine encore les volontaires. « C’est un parcours encore difficile, parler de ces dons est tabou », déplore Anne-Claire. Le baromètre 2025 de l’Agende de biomédecine note que 76 % des Français se disent favorables au don, mais seulement 13 % envisagent de franchir le pas. « C’est pourquoi on doit sensibiliser », ajoute la référente AMP.

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Comment ça marche ?

Les conditions sont simples. Les hommes de 18 à 44 ans et les femmes de 18 à 37 ans en bonne santé peuvent donner. Un entretien médical propose des analyses de sang et des antécédents médicaux pour écarter toute contre-indication comme les maladies génétiques ou les infections.

« Lors de nos déplacements, comme à Rouen, des donneurs et des receveurs viennent témoigner. Les donneurs rassurent. La douleur est subjective, mais beaucoup avouent que c’est supportable. »

Les dons sont anonymisés. Ni le donneur, ni le receveur ne peut faire de sélection. Seul l’enfant, à ses 18 ans, peut demander à accéder aux informations sur son donneur.

Chaque donneur ou donneuse est accompagné tout au long du processus. À Rouen, ce sont les équipes du CHU, principal point de contact de la région, qui interviennent.

Sensibilisation le 22 septembre, place Saint-Marc

Lundi 22 septembre 2025, le 10h à 19h30 le bus #FaitesDesParents viendra à la rencontre des passants. Des professionnels de santé du CHU, des donneurs et des receveurs devenus parents grâce aux dons viendront témoigner.

Des animations telles que des quiz, des vidéos et des infographies informeront les curieux et dédiaboliseront le don de sperme et d’ovocytes toute la journée.

Informations sur don de gamètes restent dondovocytes.fr et dondespermatozoides.frSuivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

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