Depuis 2007, le syndicat est reconnu Organisme de défense et de gestion pour les AOC Bordeaux, Bordeaux Supérieur et Crémant de Bordeaux et depuis 2014 pour l’IG Fine Bordeaux. Crédit : ODG Bordeaux et Bordeaux Supérieur
Au terme d’un scrutin serré, Michel-Eric Jacquin a été élu président de l’AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Il n’a pas tardé à imprimer sa marque.
À Bordeaux, on peut être opposant de longue date et finalement passer de l’autre côté de la barrière. Siégeant depuis une vingtaine d’années au syndicat des AOC de Bordeaux et Bordeaux Supérieur sur les bancs de l’opposition, Michel-Eric Jacquin avait déjà tenté sa chance en 2024 pour la présidence de cet Organisme de défense et de gestion (ODG). À nouveau candidat cet été, il l’a emporté sur le fil, avec 23 voix, contre 22 pour Stéphane Gabard. Président sortant, ce dernier était en place depuis décembre 2020 et représentait le canal « historique » de l’ODG, ayant occupé la fonction de trésorier pendant sept ans, sous les présidences de Bernard Farges, d’Hervé Grandeau et de Marc Médeville.
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Vigneron et propriétaire du Château Lartigue Cèdres, Michel-Eric Jacquin produit et commercialise des vins en AOC Bordeaux (toutes les couleurs), en IG Fine Bordeaux et en AOC Saint-Émilion. Administrateur du syndicat depuis 2004, il est membre actif du collectif Viti 33, adhérent au syndicat des Vignerons indépendants et adhérent à la cave coopérative de Rauzan.
Un profil atypique dans un contexte délicat
Cette élection intervient alors que l’AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur, comme la filière viticole en général, connaît de nombreuses difficultés économiques et climatiques depuis quelques années. « En 10 ans, presque 15.000 hectares ont disparu de nos compteurs sur nos trois AOC », indique-t-il, soulignant que « l’avenir est encore très incertain notamment avec les différents troubles géopolitiques et les cours très bas de nos AOC ». Il souhaite mener un certain nombre des réformes, « confiant en la capacité de la filière à se renouveler et à produire des vins attendus par les consommateurs », annonce-t-il.
Dans les colonnes de notre confrère Sud Ouest, il a notamment évoqué la possibilité de faire passer sous le label d’Indication géographique protégée (IGP) une grande partie des Bordeaux génériques (rouges, blancs, rosés) actuellement en AOC et pesant plus d’un million d’hectolitres, sur les quatre millions produits dans le Bordelais en 2024.