Publié le
21 sept. 2025 à 19h26
Ce mois de septembre 2025 est décidément un cauchemar pour l’exécutif. Après « Bloquons tout » le 10 septembre et la mobilisation des syndicats le 18, place aux agriculteurs. Excédés par les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, la concurrence internationale qu’ils jugent déloyale et les normes toujours plus complexes, éleveurs, céréaliers et autres maraîchers appellent à une « grande journée d’action » ce vendredi 26 septembre.
C’est la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, de concert avec les Jeunes Agriculteurs (JA), qui sont derrière cette mobilisation nationale. La Coordination rurale n’a pas officiellement pris position, mais les antennes locales du deuxième syndicat agricole appellent également à se mobiliser. À l’inverse, la Confédération paysanne, troisième syndicat (classé à gauche), se désolidarise de ce mouvement, déplorant « les fausses promesses de l’appel du 26 septembre porté par les dirigeants de la FNSEA ».
Œufs ukrainiens, accord UE-Mercosur, taxes Trump…
Œufs ukrainiens vendus en France qui ne respectent pas les normes, accord UE-Mercosur qui doit faciliter l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes, taxes de Donald Trump… les agriculteurs entendent ainsi protéger leur profession des dérives liées à la mondialisation.
Nous attendons une date de rendez-vous avec (le nouveau Premier ministre) Sébastien Lecornu dans les prochains jours.
Arnaud Rousseau
Président de la FNSEA
« À chacun sa façon d’exprimer sa colère »
Reste à savoir quels modes d’action seront déployés en France. « La période n’est pas facile sur les exploitations, entre la fin des récoltes et le début des semis, mais il y a urgence », a indiqué Arnaud Rousseau, qui appelle, comme les Jeunes Agriculteurs, tous les départements à se mobiliser, selon notre rédaction Terra.
« À chacun sa façon d’exprimer sa colère. Dans un premier temps, nous voulons interpeller les décideurs et l’opinion. Mais ce n’est qu’une première étape. » La volonté des agriculteurs : « remettre l’agriculture au cœur des politiques publiques et de la PAC. »
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Rencontre avec les parlementaires, descentes dans les grandes surfaces, blocages de routes et de ronds-points… pour le moment, rien n’est vraiment acté, et les actions seront définies localement selon les branches départementales des syndicats.
Dans la Manche, par exemple, la profession envisage d’aller dans les supermarchés « vérifier les provenances des produits », a indiqué la FDSEA à La Presse de la Manche.
En Haute-Garonne, une manifestation nationale est prévue le 26 septembre 2025, rapporte actu Toulouse. « Des actions de blocages et des regroupements par canton » sont prévues.
Près de deux ans de colère
Pour rappel, la colère des agriculteurs s’est surtout manifestée début 2024, avec des actions d’ampleur partout en France (blocages de routes, opérations péages gratuits, épandage de lisier sur des préfectures et des permanences parlementaires, actions envers la grande distribution…). Le mouvement s’est calmé au moment des annonces du gouvernement, début février, allant dans le sens des revendications des agriculteurs. Mais la colère ne s’est pas éteinte pour autant depuis.
En quasiment deux ans, la profession a multiplié les actions dans tout le pays, notamment lors de l »acte 2″, en novembre 2024, contre la signature du traité UE-Mercosur.
En 2025, la mobilisation a repris, notamment pour exiger la signature de la loi Duplomb.
Les agriculteurs ont prouvé qu’ils avaient des moyens d’action efficaces pour faire plier l’exécutif, et il y a fort à parier qu’ils n’hésiteront pas à montrer leurs muscles au nouveau Premier ministre.
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