L’EV3 vous fait de l’œil mais vous êtes allergiques aux SUV ? Kia a pensé à vous ! L’EV4 qui nous intéresse aujourd’hui reprend en effet une partie de la fiche technique de son petit frère, mais dans une carrosserie à l’allure plus traditionnelle de compacte à hayon. Enfin compacte, c’est pour la situer, car avec 4,43 m de long pour 1,86 m de large sans les rétroviseurs, l’EV4 n’a rien de menue. Et si vous trouvez quand même que ce n’est pas encore assez, sachez qu’une carrosserie tricorps baptisée Fastback est aussi de la partie et culmine carrément à 4,73 m ! Mais cette dernière ne devrait représenter qu’une toute petite partie des ventes sur le Vieux Continent. Et surtout, la carrosserie bicorps de notre essai du jour a aussi l’avantage d’être produite en Europe et c’est même la première électrique de Kia à l’être, puisqu’elle sort des usines de Zilina, en Slovaquie.
La Kia EV4 dispose de 204 ch et 283 Nm de couple.© Kia
Spectaculaire à l’extérieur, timide à l’intérieur
A croiser l’EV4 dans la rue, on la croirait sortie d’un film d’anticipation ou d’un jeu vidéo futuriste. Ce look de concept car divise, mais il a le mérite de ne pas laisser indifférent et il confère une vraie personnalité à toute la gamme EV de Kia, qui le décline en plusieurs tailles. En revanche, le soufflé retombe vite quand on ouvre la portière de l’EV4 et on se demande bien pourquoi le constructeur coréen n’a pas cherché à faire une planche de bord un peu plus originale. Droite, elle accueille trois écrans juxtaposés, faisant respectivement office de combiné d’instrumentation, de commandes de climatisation et de centrale multimédia. A ce propos, notez que cette dernière est relativement fluide mais que ses menus ne sont pas les plus ergonomiques qui soient à naviguer. Du reste, les services connectés de son GPS sont offerts pendant 7 ans, soit la durée de la garantie de la voiture, les points d’intérêts sont fournis par Google et la commande vocale s’appuie sur ChatGPT pour accéder à vos requêtes.
La direction de la Kia EV4 est précise et consistante, mais manque un peu de ressenti.© Etienne Rovillé
Dans cet habitacle sans fioritures, on note tout de même une construction sérieuse et l’emploi de matériaux assez valorisants dans l’ensemble, à l’exception de quelques plastiques comme celui entourant les commandes des vitres. Là où la Kia impressionne en revanche, c’est coté habitabilité. C’est bien simple, s’installer aux places arrière donne l’impression d’avoir posé son séant dans une limousine ! Le vaste espace aux jambes est permis par un empattement gigantesque de 2,82 m, une valeur qu’on trouve habituellement sur des autos bien plus imposantes que l’EV4. Les plus pointilleux remarqueront que l’on ne peut pas glisser ses pieds sous le siège avant quand il est réglé au plus bas, mais avec autant d’espace pour s’étendre, difficile de faire la fine bouche. Et le plus beau est que ces places arrière généreuses ne condamnent pas trop le coffre, qui n’a rien de ridicule avec 435 dm3 annoncé lorsque son plancher est en position basse. Avec la carrosserie Fastback, la soute passe même à 490 dm3.
Les places arrière de la Kia EV4 sont très généreuses avec les passagers.© Etienne Rovillé
Familiale accomplie, jusque sur la route
Avec 204 ch et 283 Nm de couple, l’EV4 partage son moteur électrique avec l’EV3. Comme sur ce dernier, il est placé sur le train avant, ce qui fait de la voiture une traction, et deux tailles de batteries sont au programme. La plus modeste revendique 58,3 kWh utiles, soit de quoi parcourir jusqu’à 440 km sur le cycle WLTP, tandis que la grande grimpe à 81,4 kWh utiles avec 625 km WLTP à la clé. Notre version d’essai à grande autonomie abat le 0 à 100 km/h en 7,7 s, avec une poussée très linéaire qui n’impressionne jamais. L’effet coup de pied aux fesses prodigué par bien des électriques du marché est ici absent, ce qui n’empêche pas la Kia de se fondre dans le trafic avec aisance. L’ordinateur de bord indiquait 18,6 kWh/100 km au terme d’un parcours mixte de 250 km sur les hauteurs de Marbella. Un score honnête compte tenu du dénivelé mais il faudra attendre nos mesures complètes sur notre base d’essai de Montlhéry afin de vous donner des chiffres précis sur les consommations et autonomies de la nouvelle compacte coréenne. Coté recharge pas de miracle, avec seulement 108 kW de puissance acceptée par la petite batterie, contre 128 kW pour la grande. Il faudra donc patienter environ une demi-heure, dans un cas comme dans l’autre, pour passer de 10 à 80 % sur une borne rapide.
La Kia EV4 est livrée de série avec des amortisseurs FSD.© Kia
L’EV4 dispose d’amortisseurs FSD de série, c’est-à-dire des amortisseurs passifs à deux lois qui s’adaptent en fonction de la fréquence. Alors que nous ne sommes pas fan de cette technologie à L’Automobile Magazine, ils nous sont pour une fois apparus correctement calibrés, avec un confort appréciable et une bonne filtration des petites aspérités, même à basse vitesse. Et ce alors que notre modèle d’essai en finition GT-Line était équipé de lourdes jantes de 19 pouces. Résultat, on n’est pas trop chahuté à bord et l’EV4 ne se départ pas d’une certaine efficacité sur route sèche. La limite viendra des suspensions arrière, un peu lâches sur les grosses compressions lorsque la voiture est en appui, et des pneus typés éco qui glissent vite sur le bitume sablonneux espagnol. Il nous tarde de l’essayer sur nos routes pour avoir un avis définitif !
Intelligemment placée en prix
La direction trop avare en remontée d’information reste toutefois précise et consistante et le freinage ne souffre pas la critique, d’autant que la possibilité de paramétrer le régénératif sur trois niveaux plus une roue libre est pratique pour s’adapter au profil de route que l’on emprunte. Cerise sur le gâteau, l’insonorisation est bonne, même aux allures autoroutières. Même au moment de faire le bilan, la Kia ne révèle pas de mauvaise surprise.
La Kia EV4 Fastback mesure 4,73 m de long. © Kia
Proposée à partir de 38 290 € avec la petite batterie (auxquels on peut éventuellement retrancher un bonus écologique en fonction de ses revenus), l’EV4 est ainsi bien positionnée entre une plus simple Citroën Ë-C4 156 ch affichée 35 800 € (batterie 54 kWh) et une Peugeot E-308 156 ch (batterie 55 kWh), plus sympa à conduire mais aussi bien moins habitable, et qui réclame au bas mot 42 600 €. Comptez 42 890 € pour une EV4 avec batterie de 81,4 kWh, tandis que la berline tricorps Fastback réclame 4 000 € de plus, car elle se prive du plus bas niveau de finition disponible sur la compacte. Finalement, la grande mesquinerie vient de la pompe à chaleur facturée 1 550 € en option, car elle n’est disponible que via un pack qui inclus également la charge bidirectionnelle. Dommage, car bien plus d’automobilistes auront l’usage de la pompe à chaleur l’hiver, quand peu utiliseront pleinement les capacités de charge inversée. Ce bémol mis à part, la Kia EV4 dispose de beaucoup d’atouts pour séduire les clients européens, qui compte avec elle une solide proposition de plus pour rouler autrement qu’en SUV.