- 🌌 Un quasar lointain défie les lois en absorbant 3 000 soleils par an
- 🔭 RACS J0320-35 observé grâce à l’Australian Square Kilometre Array Pathfinder
- 🚀 Croissance à un taux 2,4 fois supérieur à la limite d’Eddington
- 🪐 Remise en question des théories sur la formation des trous noirs
Les trous noirs, ces énigmatiques objets célestes, continuent de défier notre compréhension de l’univers. Une découverte récente met en lumière un quasar lointain, RACS J0320-35, qui semble violer les règles établies pour la croissance des trous noirs. Situé à une distance telle que sa lumière a voyagé 12,8 milliards d’années pour nous atteindre, ce trou noir est observé dans un état datant de seulement 920 millions d’années après le Big Bang. Cette découverte soulève des questions cruciales sur la formation et l’évolution des trous noirs dans l’univers jeune, remettant en question les limites théoriques de leur croissance.
Un quasar exceptionnel découvert
RACS J0320-35 a d’abord été identifié grâce à une vaste enquête radio utilisant le réseau Australian Square Kilometre Array Pathfinder (ASKAP). Les observations ultérieures, effectuées avec des télescopes au Chili comme la Dark Energy Camera et le télescope Gemini South, ont confirmé sa distance et ont révélé qu’il s’agissait d’un quasar. Ces objets sont alimentés par des trous noirs supermassifs engloutissant du gaz, brillants au point de surpasser des galaxies entières.
Mais c’est l’observation en rayons X par le télescope Chandra en 2023 qui a révélé la particularité de ce quasar. Lorsqu’un trou noir attire de la matière, celle-ci s’échauffe et émet de la lumière, y compris de puissants rayons X. Ce processus est généralement limité par le seuil d’Eddington, une limite théorique où la pression de radiation empêche l’accumulation excessive de matière. Cependant, RACS J0320-35 semble dépasser cette limite, croissant à un rythme 2,4 fois supérieur, absorbant l’équivalent de 300 à 3 000 masses solaires par an.
Implications de cette croissance accélérée
Cette découverte révolutionne notre compréhension des trous noirs dans l’univers primitif. Jusqu’à présent, les astronomes pensaient que seuls les trous noirs nés massifs, issus de l’effondrement direct de nuages de gaz géants, pouvaient atteindre rapidement un milliard de masses solaires. Cependant, si RACS J0320-35 a pu croître à ce rythme extrême pendant de longues périodes, il pourrait avoir commencé sa vie avec une masse beaucoup plus modeste, semblable à celle des trous noirs formés par la mort d’étoiles massives.
Cette hypothèse ouvre de nouvelles voies pour comprendre comment ces géants cosmiques se sont formés. Alberto Moretti, chercheur à l’INAF-Osservatorio Astronomico di Brera, souligne l’importance de recalculer la masse initiale de ce trou noir pour tester différentes théories sur leur naissance. De plus, la production de jets de particules à des vitesses proches de celle de la lumière, observée chez ce quasar, pourrait être liée à sa croissance rapide, une caractéristique rare parmi les quasars.
Vers une nouvelle compréhension de l’univers primitif
La découverte de RACS J0320-35 ne bouleverse pas seulement les records établis, elle remet en question les théories traditionnelles sur l’apparition et l’évolution des trous noirs. Si ces objets peuvent croître aussi rapidement, il n’est peut-être pas nécessaire d’invoquer des conditions rares et exotiques pour expliquer l’existence de trous noirs massifs peu après le Big Bang. Au lieu de cela, des trous noirs ordinaires, produits par l’effondrement d’étoiles, pourraient avoir bénéficié de conditions propices pour croître rapidement.
Reste à savoir si RACS J0320-35 a vraiment maintenu cette croissance extrême pendant des centaines de millions d’années, ou s’il traverse simplement une phase de voracité temporaire. Les astronomes s’interrogent également sur le lien entre ses jets puissants et cette croissance rapide. Pour élucider ces mystères, ils prévoient d’observer d’autres quasars défiant les règles établies, grâce aux outils actuels et futurs comme Chandra.
Perspectives pour la recherche future
Cette découverte marque une avancée significative dans l’astrophysique, incitant à réviser les modèles actuels de formation des trous noirs. Les recherches futures devront explorer si d’autres objets similaires existent et comment ils influencent notre compréhension de l’univers. Les nouvelles technologies d’observation promettent de dévoiler d’autres secrets des quasars en défiant les paradigmes existants.
En fin de compte, la question cruciale est de savoir si les conditions qui ont permis à RACS J0320-35 de croître si rapidement sont uniques ou si elles pourraient être courantes dans l’univers jeune. Cette découverte pourrait-elle signifier que notre compréhension actuelle des premiers âges de l’univers est incomplète ?
Cet article s’appuie sur des sources vérifiées et l’assistance de technologies éditoriales.
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