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Rédaction Rennes

Publié le

22 sept. 2025 à 14h30

Les faits s’étaient déroulés dans la nuit du 26 au 27 août 2023, vers 3h du matin à la sortie du bar Le Church, en plein centre-ville de Rennes. Un groupe d’étudiants quittait l’établissement lorsque l’un d’eux, Mattéo, avait offert une cigarette à un homme. Alors que ce dernier le remerciait, il avait répondu par un « de rien, beau gosse ». Deux agresseurs, qui ne sont pas présentés à l’audience au tribunal correctionnel de Rennes, vendredi 19 septembre 2025, ont été condamnés en leur absence. Un mandat d’arrêt a été délivré à leur encontre.

Roué de coups

Pour rappel, cette nuit-là, un groupe de « quatre à six personnes » était revenu s’en prendre à Mattéo, qu’ils supposaient être homosexuel. Le jeune homme avait été roué de coups de poing et de pied alors qu’il se trouvait au sol.

En tentant de le défendre, sa petite amie Noémie avait reçu un coup de poing au visage. Une autre amie du jeune homme, Eleanor, s’était quant à elle vue arracher violemment son téléphone alors qu’elle tentait de prévenir la police.

L’expertise médicale, qui a retenu deux jours d’incapacité totale de travail (ITT) pour Mattéo, témoigne de la « violence » de l’agression : le jeune homme présentait des « lésions importantes au visage » et de « multiples fractures ».

Deux SDF interpellés

Un premier agresseur, Mathéo, a été interpellé lors d’un contrôle d’identité plusieurs mois après les faits. Devant les gendarmes, il a reconnu avoir distribué des « claques » et des « patates » et qu’il lui était « déjà arrivé de se retrouver dans des bagarres ».

Un autre agresseur, Sullivan, a été arrêté par un policier qui l’avait reconnu d’après la description faite par les victimes. Ces deux hommes « sans domicile fixe » comptent déjà plusieurs condamnations à leur casier judiciaire.

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Seule Noémie, la petite amie de Mattéo, a fait le déplacement au tribunal correctionnel de Rennes ce vendredi matin. Très émue et sans avocat, la jeune femme – qui poursuit actuellement ses études à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) – a raconté les séquelles psychologiques laissées par l’agression.

Cette rue-là [où se trouve le bar de nuit, N.D.L.R], je ne pouvais plus du tout l’emprunter. Je regardais toujours derrière moi et j’essayais de me faire raccompagner.

Noémie
Petite amie de Mattéo

La jeune femme assure en faire des « cauchemars » encore aujourd’hui.

« On a l’impression qu’ils s’en fichent complètement »

Touchée par l’émotion de l’étudiante à la barre, une avocate présente dans la salle d’audience pour un autre dossier a alors décidé d’improviser une plaidoirie pour elle.

« C’est un traumatisme qui revit aujourd’hui devant vous », a-t-elle lancé au président du tribunal correctionnel de Rennes en faisant part de son « écœurement » face aux deux prévenus. « On a l’impression qu’ils s’en fichent complètement », a-t-elle lâché.

Aucun d’eux ne s’est effectivement présenté à l’audience.

Un an de prison ferme

Relevant le « véritable acharnement » des agresseurs et leur « violence gratuite », la procureure de la République avait requis huit mois de prison ferme à l’encontre de Mathéo et neuf à l’encontre de Sullivan.

Le tribunal est donc allé au-delà de ses réquisitions en condamnant les deux prévenus à un an de prison ferme. Ils devront aussi payer 100 euros à Noémie pour son « préjudice matériel » et 900 euros pour les « souffrances endurées ». Un mandat d’arrêt ayant été délivré à leur encontre.

RB et GF (PressPepper)

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