L’un enseigne l’amour de la sagesse au gymnase Jean-Sturm, l’autre exerce à l’ORT et au lycée Aquiba. Reza Moghaddassi et Jonathan Oberli, tous deux philosophes, ont décidé de proposer un nouveau cycle de conférences sur le modèle des soirées Vertical qui avaient cours entre 2016 et 2021 au gymnase Jean-Sturm.

L’objectif, explique Reza Moghaddassi, est de « donner à comprendre les changements de paradigmes que nous vivons ». L’idée est de « faire appel à des penseurs qui ont une vision constructive de l’avenir, porteuse d’espérance à partir de choses concrètes ». Convaincu que la jeunesse est en plein doute, l’heure est venue de « lui redonner de l’enthousiasme. » Car, « dans les multiples crises que nous traversons », insiste-t-il, il s’agit de mettre en lumière les moyens de relever les défis. Avec en particulier la nécessité de « repenser cette question du sacré dans le respect de la foi de chacun, loin du dogmatisme religieux que l’on a connu par le passé. »

« Prendre du recul et trouver des boussoles »

Ce sera le rôle de ces conférences : renouer avec l’enseignement des grandes écoles de sagesse et des traditions spirituelles de l’humanité de manière non dogmatique afin d’éclairer nos questionnements existentiels.

L’association Déhiscence – que viennent de créer Reza Moghaddassi et Jonathan Oberli – est au service de cette ambition. En botanique, le terme déhiscence désigne l’ouverture spontanée d’une structure végétale, une fois sa maturité arrivée, pour en libérer son contenu. À travers le cycle de conférences Déhiscence, les deux philosophes veulent pareillement ouvrir des brèches. « Dans un monde incertain où tout bouge, il s’agit de prendre du recul et de trouver des boussoles. »

Olivier Frérot, Frédéric Lenoir, François Jullien…

Ses promoteurs insistent sur le fait que l’association Déhiscence n’est liée à aucun parti, ni à aucune confession. « Pas de militantisme politique, ni même philosophique, appuie Reza Moghaddassi. Mais un espace ouvert où chacun puisera ce qui lui semble être juste ».

À partir du 6 octobre, Déhiscence proposera des rencontres avec de grandes figures de la spiritualité, des penseurs, des chercheurs, des philosophes et des témoins, capables d’éclairer notre époque et nos existences au-delà du vacarme et du chaos des actualités immédiates. « Ce sont des personnes qui portent un souffle, et pas des universitaires jargonnants… », relève le professeur de philosophie.

Premier invité le lundi 6 octobre à 18 h 30, Olivier Frérot, qui réfléchit aux évolutions de notre civilisation. Le titre de sa conférence : « Vers une civilisation de la vie ».

Suivront Frédéric Lenoir , philosophe et sociologue des religions, le mercredi 19 novembre pour « Renouer avec les fondements essentiels de la sagesse » ; Abdennour Bidar, philosophe et essayiste, le jeudi 15 janvier 2026 pour « Sortir de la crise spirituelle de notre temps » ; François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue reconnu, le jeudi 5 février pour « Rouvrir les possibles » ; Eric Julien, géographe et anthropologue, le jeudi 19 mars pour « Reprendre le chemin de ce qui nous rend plus vivant » ; Leili Anvar, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), le vendredi 10 avril pour « Réhabiliter politiquement le monde » ; Olivier Hamant, chercheur en biologie et biophysique, le mercredi 6 mai pour « De la performance à la robustesse » ; Yann Martin, inspecteur pédagogique régional, le jeudi 18 juin, pour « Le sens de la vulnérabilité ».

À l’espace Nootoos, 6, place Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg. Chaque soirée débute par une conférence à 18 h 30 et se prolonge par un temps de rencontre convivial et une séance de dédicaces jusqu’à 21 h.

Entrée : 10 euros.

www.déhiscence.com