Lundi, la mairie de Saint-Herblain a érigé le drapeau de la Palestine en lieu et place de celui de la France, sur un mât situé au-dessus d’un monument dédié aux 155 habitants de la commune morts lors des conflits du XXe siècle.
Nantes n’a pas été la seule commune de Loire-Atlantique à pavoiser son hôtel de ville d’un drapeau palestinien, ce 22 septembre. Au sein de la seule agglomération nantaise, l’initiative proposée par le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, pour soutenir la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, a été suivie d’effet à Rezé, à La Chapelle-sur-Erdre ou encore à Saint-Herblain. Dans cette dernière commune, située dans la banlieue ouest de la cité des ducs, l’érection du drapeau ne s’est cependant pas faite sans polémique.
À Saint-Herblain, en effet, les couleurs de la Palestine ont été hissées sur le mât situé derrière le monument aux morts, installé sur le parvis de l’hôtel de ville. Le drapeau rouge, noir, blanc et vert a remplacé, pour un jour, celui de la France qui flottait au-dessus du monument, depuis son inauguration, en 2018, pour le centenaire de l’armistice. «L’investissement de la ville pour participer, à son échelle, à une pacification du Moyen-Orient et une reconnaissance de la Palestine n’est plus à démontrer», indiquait vendredi la mairie gouvernée depuis 2024 par Bertrand Affilé (PS), premier vice-président de Nantes Métropole.
Le drapeau palestinien au-dessus du monuments aux morts de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), le 22 septembre 2025.
Association Les Habitants ont la parole
Le monument aux morts, décomposé en trois stèles, porte le nom des 155 Herblinois morts pour la France au cours des deux Guerres mondiales, ainsi que pendant les guerres d’Indochine et d’Algérie. Il porte également la mémoire de quatre victimes de la déportation et de huit fusillés, sous l’Occupation. Le remplacement, même éphémère, du drapeau français qui accompagnait ce monument par celui de la Palestine a provoqué de vives réactions chez une partie des habitants de Saint-Herblain.
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«C’est un nouvel affront envers nos morts pour la patrie et pour l’histoire de notre ville», a déclaré dans un communiqué Pierrick Guisnel, président du collectif herblinois Les Habitants ont la parole. «C’est une offense pour nos combattants. Une provocation», a renchéri une internaute, sur la page Facebook de l’association. «Le maire insulte par ce geste les morts tombés pour la France et leurs familles», a réagi le conseiller municipal d’opposition Matthieu Annereau.
Sollicitée, la mairie de Saint-Herblain précise que les drapeaux français, breton et européen restent présents dans la cour de l’hôtel de ville, pavoisés devant la mairie. La collectivité confirme, en revanche, avoir bien remplacé par un drapeau de Palestine les couleurs françaises qui flottaient sur le mât le plus proche du monument aux morts. «C’est le seul mât qu’on avait de disponible sur le parvis», souffle une source proche du dossier. Dès le 23 septembre, le drapeau des Nations unies succédera au drapeau palestinien sur le parvis de l’hôtel de ville de Saint-Herblain. Et toujours au-dessus du monument aux morts de la commune.