• Emmanuel Macron a reconnu lundi l’État de Palestine à la tribune de l’ONU.
  • « Le temps de la paix est venu », a annoncé le président français, tout en détaillant les étapes futures.

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La France reconnaît l’État de Palestine

« La France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine ». Une phrase et un symbole fort pour l’Hexagone alors qu’Emmanuel Macron a officialisé la position de Paris sur cette question, lundi 22 septembre, à la tribune de l’ONU. Pendant près de 30 minutes, le président français s’est exprimé sur le conflit israélo-palestinien et la solution à deux États défendue par une grande partie de la communauté internationale. Voici ce qu’il faut retenir.

Dès les premières secondes de son intervention, le chef de l’État a choisi les mots de l’urgence pour qualifier la situation au Proche-Orient. « Le temps est venu de libérer les otages. Le temps est venu d’arrêter la guerre. Le temps de la paix est venu « , a-t-il de nombreuses fois martelé. Une paix pour laquelle « nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir », a-t-il averti. D’autant que pour le locataire de l’Élysée, plus rien « n’impose la guerre à Gaza », alors que l’enclave palestinienne est soumise à d’intenses bombardements de l’armée israélienne depuis deux ans et les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Une situation qui exige de ne « plus attendre », a-t-il par ailleurs déclaré.

Nous avons failli à bâtir une paix juste et durable

Emmanuel Macron

Après les constats, le chef de l’État n’a pas hésité à pointer l’échec de la communauté internationale dans la résolution du conflit. « La promesse d’un État arabe reste inachevée. Nous avons failli à bâtir une paix juste et durable au Proche-Orient », a-t-il regretté.

Le « deuxième temps »

Emmanuel Macron a longuement esquissé lors de son discours les grandes lignes de ce qu’il considère comme étant le deuxième temps de la reconnaissance, « celui de la stabilisation et de la reconstruction de Gaza ». L’occasion de rappeler les engagements pris par l’Autorité palestinienne (AP), dirigée par Mahmoud Abbas, mais désavouée dans les urnes à Gaza, où elle n’a plus aucun pouvoir.  

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Selon le président français, chef de l’AP a « condamné les attaques terroristes du 7 octobre et pris l’engagement d’exclure le Hamas de la gouvernance future » de la Palestine. D’autant que le locataire de l’Élysée l’a rappelé : la solution réside dans un État palestinien « souverain et démilitarisé, reconnaissant Israël et reconnu par Israël ». La France est prête « à contribuer à une mission de sécurité » pour accompagner ce processus, a-t-il assuré.

Je pourrais décider d’établir une ambassade en Palestine

Emmanuel Macron

Quid enfin de l’ouverture d’une ambassade de France en Palestine ? Pour l’instant, le chef de l’État temporise et fixe ses conditions : « Je pourrais décider d’établir une ambassade auprès de l’État de Palestine dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi ».

Juste après sa prise de parole, l’Autorité palestinienne a qualifié la décision de la France « d’historique et courageuse ». Même réaction  du côté de l’Arabie saoudite, qui co-organise la conférence de l’ONU aux côtés de la France. La puissance arabe dirigée par Mohamed ben Salmane a appelé tous les pays à prendre « une mesure historique et similaire (…) pour arriver à une paix totale au Moyen-Orient ».

A.A.