Vidéaste, chroniqueur télé, humoriste, comédien, scénariste, réalisateur, show runner, romancier… À 27 ans, l’ultra-doué touche-à-tout Panayotis Pascot va bientôt pouvoir ajouter une ligne à son déjà épais CV. Le 30 septembre prochain, il lance en kiosque une revue, baptisée « Entre les deux » (154 pages, 19,90€), le nom de son deuxième spectacle. Comme dans son (brillant) one-man-show, il y parle de cette période où l’on n’est plus un enfant, mais où l’on n’en a pas encore.

Une revue qui ravira les fans

Un élégant magazine, sorte de complément papier de sa performance scénique, dans lequel l’artiste − qui s’est déjà fait un nom dans l’édition avec le succès phénoménal (400 000 exemplaires vendus) de son premier récit, « La Prochaine fois que tu mordras la poussière » -, interroge aussi bien sa nièce de 6 ans que la comédienne Agnès Jaoui ou le rappeur belge Damso. Une revue très joliment illustrée, au ton poétiquement décalé, qui ravira les fans de l’humoriste.

Et bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas encore vu son deuxième seul en scène : alors que Panayotis Pascot achèvera début octobre une série de dates à guichets fermés à Bobino (Paris XIVe), et avant d’investir l’Olympia (IXe) en janvier, il annonce ces jours-ci de nouvelles dates dans l’enceinte prestigieuse de l’Odéon (VIe), temple du théâtre public parisien qui n’a pas l’habitude d’accueillir des spectacles de stand-up. Il s’y produira du 26 au 31 décembre.

Un second opus moins mélancolique que le premier

Avec « Entre les deux », son deuxième show de stand-up, Panayotis Pascot, confirme sa propension à introduire une intense lumière dans une thématique – le désenchantement de l’entrée à l’âge adulte – qui pourrait être très sombre sur le papier. Ne pas (totalement) se fier à des phrases prononcées dans le spectacle, comme « la vie, c’est pas ouf » : moins mélancolique que le premier, le show déborde d’humour, d’humeur. De vie.

On rit, beaucoup, même quand il s’agit de parler de moments durs. La dépression qui l’a fauché en plein vol en 2023 et l’a isolé du reste du monde comme « une île sans pont » ? Il ne l’esquive pas, mais danse avec elle, fait mine de la confondre avec un canapé hypermoelleux, en surligne avec brio les absurdités, les hypocrisies. « Vous avez déjà répondu non à la question ça va ? Essayez ! » exhorte-t-il.

Il transforme ses idées noires en sketchs colorés

Ses récentes visites chez les psys – il en voit trois en même temps, nous apprend-il – donnent naissance à certains passages parmi les plus drôles du spectacle. Alchimiste du rire, Panayotis Pascot transforme ses idées noires en sketchs colorés. Réjouissant.

Après un premier spectacle passé à disséquer la mort de l’enfance, à scanner sans complaisance, mais avec tendresse, la figure paternelle, Panayotis Pascot part ici en exploration d’un monde adulte escorté de ses coups durs, de ses banales déceptions comme… l’imminence d’une calvitie, et analyse en profondeur son envie de devenir père, lui qui galère déjà à s’occuper de son chat.

PODCAST. Panayotis Pascot, itinéraire d’un humoriste tourmenté

Papa dès 27 ans ? Oui… enfin, non. En couple avec un homme, Panayotis Pascot rappelle qu’il faut « cinq ans en moyenne » à un couple gay pour accéder à la parentalité. « Ce sont des temporalités qui n’ont aucun sens », observe l’humoriste.

Et en cas de GPA (gestation pour autrui), dilemme. Qui sera le donneur ? « Quels gènes on choisit pour l’enfant ? », reformule-t-il sur scène. Vertigineuse question, propice à de réjouissantes digressions génético-historiques enrobées du débat l’opposant à son mec sur « l’éducation potentielle d’un enfant qui n’existe pas ».

Solaire et enveloppant, Panayotis Pascot amplifie dans le jeu une originalité rafraîchissante à laquelle il greffe un positionnement plus ancré, plus adulte, que dans son premier spectacle. L’affirmation d’un artiste singulier aux talents pluriels.

La note de la rédaction :

« Entre les deux », spectacle de Panayotis Pascot à Bobino (XIVe) jusqu’au 4 octobre (complet), puis à l’Odéon (VIe) du 26 au 31 décembre, et l’Olympia (IXe) du 20 au 24 janvier. En tournée 2025-2026.