À ceux-là s’ajoutent les quatre pays ayant anticipé, reconnaissant la Palestine dimanche : le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et le Portugal. Avec l’ajout de ces neuf nouveaux pays, l’ONU compte désormais 157 – plus ou moins en fonction des sources – membres ayant fait ce choix de reconnaissance. Sur 193 membres au total, c’est donc une très large majorité qui penche en ce sens.
Mais plusieurs nations y sont encore opposées. C’est le cas des États-Unis et d’Israël, mais aussi de nombreux pays européens dont l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas ou la Grèce. Ailleurs dans le monde, quelques pays asiatiques (Japon, Corée du Sud, Myanmar…), le Panama, le Cameroun et quelques micro-États d’Océanie, ainsi que la Nouvelle-Zélande, ne se sont pas prononcés en faveur non plus.
Reconnaissance toujours inutile ?
Face à cette vague de nouveaux pays prenant la décision de reconnaître l’État palestinien, plusieurs voix indignées se sont levées. Avec en première ligne le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui a affirmé que cela mettait en danger l’existence d’Israël. Il a également martelé que « cela n’arrivera pas. Aucun État palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain ». Tout en déplorant « une récompense énorme au terrorisme ».
La présence du Hamas reste un point d’inquiétude pour plusieurs pays, dont la Belgique. En outre, certains pointent du doigt cette reconnaissance comme un acte purement symbolique et sans réel effet sur la situation à Gaza. Si, en août, le professeur de droit international à l’UCLouvain, Frédéric Dopagne, nous confiait qu’il ne s’agissait en effet pas d’une « solution miracle », il était d’avis que c’est tout de même « un levier pour accroître la pression sur le gouvernement israélien. C’est certain. »
Pas (encore) membre de l’ONU
Il est aussi important de préciser que la reconnaissance par plusieurs nouveaux pays ne suffit pas pour changer le statut de l’État palestinien au sein de l’ONU. Il reste un État observateur permanent, statut qu’il a obtenu en 2012. C’est-à-dire qu’il peut participer aux activités de l’ONU, mais sans disposer d’un droit de vote.
Pour être reconnu par l’ONU comme membre officiel, la Palestine devrait avoir le soutien des deux tiers des membres de l’Assemblée générale lors d’un vote. Cette majorité étant largement atteinte, pourquoi est-ce que ça bloque ? Tout simplement parce que les États-Unis ont utilisé leur veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.
À noter toutefois que la reconnaissance de la Palestine n’est pas le seul sujet sur la table pour cette semaine d’Assemblée générale de l’ONU. La guerre en Ukraine sera abordée, tout comme la réforme de l’ONU ou les objectifs climatiques et de développement. La Syrie sera également scrutée, avec le premier discours d’un président syrien à l’ONU depuis 1967.