Au baromètre du vélo de 2025 Paris ne figure même pas parmi les trois meilleures grandes villes, alors même que sa maire a fait du vélo son totem. Elle ne figure même pas parmi les 10 premières. Elle n’est donc toujours pas reconnue comme « la capitale mondiale du vélo » qu’avait annoncée Christophe Najdovsky lorsqu’il était adjoint à la voirie.
Cette mauvaise place est-elle due au fait que les militants associatifs locaux, bien que soutiens inconditionnels de la Gauche, adorent harceler sur certains détails qui ne vont pas ? C’est peut-être tout simplement parce que les cyclistes deviennent plus exigeants à mesure que leur situation s’améliore, comme il se dit en général, ce qui ferait d’une note basse une preuve de supériorité ! A moins que ce soit la rançon d’aménagements bâclés, notamment dans les carrefours et places.
Je ne sais pas, d’autant que parmi les répondants les adhérents à une association sont très minoritaires et que l’on peut penser que ce sont eux les plus critiques. Alors, la voix des cyclistes, tout simplement ?
Il y a des exemples inverses de villes qui se maintiennent en haut. Grenoble est récompensée pour la 4e fois, et reste, avec Strasbourg (nommée première dès 1990 par 50 millions de consommateurs), la référence française. Leurs associations y jouent depuis très longtemps un rôle important. Clermont-Ferrand, Lyon, Toulouse progressent très vite, Marseille reste une catastrophe alors que Paris se hisse quand même à la note C, ce qui, après tout, est encourageant.
Pour les villes moyennes, étonnement aussi. Bourg-en-Bresse première, Gujan-Mestras 2eme, La Rochelle troisième. Mais pour cette seconde on nous dit que « il y a eu une très forte augmentation du linéaire d’aménagements sur Gujan-Mestras depuis 2021, et ceci combiné avec le dialogue avec les associations explique bien la progression de la note ». (E. Roche, sur linkedin)
Concernant les banlieues et petites communes c’est la curiosité qui l’emporte. Disons qu’être proche d’une ville active renforce la prise en compte des cyclistes (Clément Dusong nous expliquait pourquoi en juillet dernier), et être une commune touristique aussi, s’il y a une vaste plage… et pas grand monde l’hiver.
▶️ Pourquoi y a-t-il tant de vélos en banlieue ? Isabelle et le vélo, juillet 2025
Restent à la traîne bourgs et villages, qu’il va falloir mieux accompagner, note la Fub.
Ci-dessus : Cotation, évolution de la participation, drôles de résultats pour les gares
Déception de voir ce superbe outil d’évaluation qui glisse vers le n’importe quoi, écrit sur Linkedin Emmanuel Roche, M. Vélo du Grand Chambéry, dans un post qui se révèle finalement n’être qu’une réaction à chaud. Certains des commentateurs ajoutent cependant que « la culture vélo n’est absolument pas égale d’un territoire à l’autre. Le profil des personnes qui répondent à cette enquête non plus. Du coup, ce genre de baromètre a de réelles limites que leurs auteurs ne semblent pas vouloir voir. » Le même relève que « impression de sécurité » et « sécurité » ne sont pas distingués, alors même que souvent ces deux notions sont antagonistes. Enfin plusieurs villes (Saint-Nazaire, Lyon) étaient en plein travaux au moment du questionnaire, ce qui n’a pas permis d’en valoriser le résultat !
Linkedin
Pour ma part je constate que nous ne savons rien sur l’influence de la possibilité de voter pour plusieurs communes, pour tenir compte de la réalité des déplacements.
Je souligne également que les aménagements satisfont rarement les besoins des enfants ou des vieux, ces derniers étant nombreux dans les répondants.
Les participants
89% des répondants sont des cyclistes, moins de 15% sont adhérents d’une association spécialisée, pour la première fois il y a plus de femmes que d’hommes. 6% seulement relèvent des « quartiers populaires », 37% roulent peu, 25% ont plus de 65 ans, et … 2% sont des débutants.
La politique du vélo est-elle de faire plaisir aux cyclistes actuels ou à faciliter le passage à l’acte des débutants, ceux qui n’ont quasiment pas participé ?
Les souhaits exprimés
Les attentes exprimées par ce panel, sans doute pas représentatif, sont aménagements sécurisants et baisse de la pression automobile.
La Fub met l’accent sur les rocades, qualifiées de zones excluantes, et insiste sur le rôle de l’Etat, qui doit aider au moins dans ce genre de zone, où les aménagements sont souvent très chers, et dûs à des ouvrages qui ont été fortement aidés par l’Etat. Elle note aussi que les aménagements ayant bénéficié d’une aide nationale ont trois fois plus d’avis positifs que les autres, tout simplement, selon elle, parce que ces financements sont liés au respect des recommandations du CERTU.
La feuille de route proposée par la fédération pour le prochain mandat municipal est de s’attaquer aux zones critiques, et de conquérir les cyclistes débutants. Pour cela elle suggère trois façons complémentaires de faire, repenser les plans de circulation, imposer le 30 à l’heure et en contrôler l’application, et faire évoluer les anciens aménagements pour accueillir les nouveaux usages (livraisons, artisans, cargos familiaux, 2roues rapides, sans oublier les trottinettes … ).
Aquitaine
Normandie
Ile-de-France
Grans Est
Quelques exemples par région
La presse locale
L’historique sur Isabelle et le vélo
- 4eme baromètre du vélo : en profiter n’est pas si facile que ça, mars 2025. Le mode d’emploi
- Forte progression du baromètre des villes cyclables. 2020
- Baromètre des villes cyclables : une mine d’informations, mars 2018. Première édition
- La Fub lance son baromètre des villes cyclables. Brisera-t-il la glace ? Décembre 2017 Les premiers résultats
Plus d’informations sur le site de la FUB








