MIGUEL MEDINA / AFP
Jean-Michel Aulas en juillet 2025.
POLITIQUE – Après deux crochets à droite, Jean-Michel Aulas marquera-t-il le but pleine lucarne en mars 2026 ? L’ancien dirigeant sportif, connu pour avoir présidé l’Olympique lyonnais pendant près de quarante ans, ambitionne de déloger l’écologiste Grégory Doucet de la mairie de Lyon. Un objectif étonnant pour celui qui, jusque très récemment, n’avait jamais manifesté d’intérêt pour la politique.
Mais à mesure que ses ambitions se précisent, il reçoit l’appui de grands partis. Dernier en date, Renaissance et son président Gabriel Attal qui l’ont adoubé dans la soirée du 22 septembre. « Fidèles à notre méthode de rassemblement, fidèles à nos valeurs et à nos priorités pour l’écologie, la sécurité, l’éducation et le développement économique, nous avons décidé de rejoindre la dynamique de rassemblement initiée par Jean-Michel Aulas », a écrit l’ancien Premier ministre sur X.
À en croire Gabriel Attal, l’homme d’affaires dont la fortune est estimée à 450 millions d’euros se tiendrait « loin des querelles partisanes » et porterait « une démarche d’apaisement pour les Lyonnais ». « Il a, nous en sommes sûrs, toutes les qualités pour être un grand maire de Lyon », ajoute-t-il. Les deux hommes s’étaient rencontrés à Paris en mars.
Les troupes d’Emmanuel Macron commençaient alors à préparer le terrain, à mesure que la rumeur Aulas enflait. « Pour Lyon, nous sommes prêts à nous rassembler derrière une tête de liste qui n’a pas forcément la même couleur politique que nous mais avec qui nous pouvons travailler ou quelqu’un de la société civile », avait déclaré le secrétaire général délégué de Renaissance Franck Riester.
Le parti présidentiel n’est pas le premier à soutenir Jean-Michel Aulas, 76 ans. Il a aussi été appuyé par le patron des députés LR Laurent Wauquiez, baron de la droite dans la région. Ce soutien s’est matérialisé par le retrait du maire LR du 2e arrondissement de Lyon, Pierre Oliver. Les Républicains doivent encore formellement accorder à Jean-Michel Aulas l’investiture officielle du parti lors d’une réunion de la commission nationale d’investiture qui se tiendra à Paris ce 23 septembre. Il reste plusieurs points à trancher, dont le cas de la métropole de Lyon et de plusieurs communes voisines.
S’il dit porter une candidature « sans étiquette », l’ex-patron de l’OL est pourtant bien marqué à droite. Outre LR et Renaissance, il représentera aussi l’UDI et Horizons, le parti d’Édouard Philippe. Sa campagne doit être lancée en fin de semaine, avec une première réunion publique. En juillet, un sondage Harris Interactive a placé Jean-Michel Aulas en tête du premier tour des municipales (34 %), loin devant le maire sortant Grégory Doucet (26 %) et la candidate de La France insoumise Anaïs Belouassa-Cherifi (10 %).