Par
Thibault Nadal
Publié le
23 sept. 2025 à 10h47
Il n’a pas souhaité hisser le drapeau de la Palestine sur le fronton de la mairie de Marseille. Mais Benoît Payan avait promis un « acte fort ». Il est arrivé ce lundi 22 septembre, quelques heures avant la reconnaissance de l’État du Moyen-Orient par Emmanuel Macron à l’ONU.
Dans un communiqué, le maire annonce que Marseille est désormais jumelée avec la ville cisjordanienne de Bethléem. « Après des mois d’échanges, ce nouvel axe de coopération internationale marque la solidarité des Marseillaises et des Marseillais, qui portent en étendard la fraternité et le vivre-ensemble », écrit l’édile.
« Un acte fort »
Ciblé il y a quelques mois dans une pétition pour demander la fin du jumelage avec la ville israélienne d’Haïfa, Benoît Payan avait indiqué qu’il n’y mettrait pas fin. Il avait aussi révélé que des discussions étaient « très avancées » avec deux villes palestiniennes pour un jumelage. « Je suis particulièrement fier que Marseille et Bethléem deviennent des villes sœurs », a-t-il réagi ce lundi.
Ce jumelage est un acte fort, de fraternité et de solidarité, dans un contexte géopolitique
dramatique. À travers lui, Marseille dit haut et fort au peuple palestinien : vous n’êtes pas
seuls. Marseille est une ville de dialogue, de diversité et de vivre-ensemble.Benoît Payan
Maire de Marseille
Benoît Payan attaqué sur sa droite… et sa gauche
Cette décision a été unanimement saluée dans son camp. Moins chez ses opposants. Quelques heures avant cette annonce, plusieurs membres de La France insoumise avaient projeté le drapeau palestinien sur l’Hôtel de Ville, regrettant « le silence et l’inaction » du maire de Marseille.
« Le silence et l’inaction de Benoît Payan face au gouvernement d’extrême-droite Israélien, qui commet un génocide à Gaza, fait d’autant plus honte à notre ville qu’ils résonnent comme une capitulation face à la droite et à l’extrême droite marseillaise de Martine Vassal et de Franck Allisio », écrivent les insoumis marseillais dans un communiqué commun.
À droite, les réactions ont été toutes aussi virulentes. Le premier groupe d’opposition au Conseil municipal, Une Volonté pour Marseille, dénonce « un coup de communication d’ampleur » et accuse Benoît Payan de tout faire pour « glaner les voix de l’extrême gauche ».
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C’est une initiative dangereuse, prise sans recul ni analyse géopolitique, alors que les terroristes islamistes du Hamas détiennent de nombreux otages et que le conflit est plus que jamais brûlant.
Une Volonté pour Marseille
« Nous condamnons cette décision précipitée, alors que le Hamas détient encore des otages », a réagi de son côté la fédération LR des Bouches-du-Rhône.
Du côté de l’extrême droite, on s’est montré plus mesurés après l’annonce de Benoît Payan. Franck Allisio, député du RN et candidat à la mairie de Marseille, se contentant d’une brève réaction à La Provence, accusant le maire « de contribuer à importer le conflit israélo-palestinien à Marseille et à monter les Marseillais les uns contre les autres ».
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