Le lecteur découvre l’archipel de Koinè, lieu fictif servant de décor au récit.

Une révolution a eu lieu, et l’archipel est organisé depuis en commune (sur le modèle de la Commune parisienne de 1871) : « Tous les gens sont égaux, chacun prend ce dont il a besoin, ne travaille que 4 heures par jour dans le domaine qu’il veut », résume Thierry Araud.

Koinè fonctionne donc sur le modèle de l’eutopie, notion qui évoque littéralement « un lieu de rêve ». Il existe toutefois des « réfractaires au bonheur » qui refusent ce fonctionnement. Un bâtiment, « la pension », érigée dans une ville abandonnée et déserte, accueille les « pensionnaires, des êtres qui ne sont que tristesse et colère », note Thierry Araud.

En dehors de ces murs ternes où vivent délibérément les pensionnaires, la société eutopique de Koinè semble menacée par les signes avant-coureurs d’un séisme…

L’intrigue est amorcée par la mort de l’un des pensionnaires, tué dans la pension. Celui-ci a laissé une lettre… Les chapitres alternent entre différents points de vue : celui d’un pensionnaire, d’un réceptionniste, ou bien du « chœur », chantant l’action.

« On se laisse porter par l’écriture ».

Pour Thierry Araud, « la construction est assez labyrinthique et nécessite une lecture attentive, mais le style est poétique, rêveur, flamboyant ! ».

Avec Koinè, paru en mars 2024 aux éditions Volte, Mélanie Fievet signe un livre à la croisée des différents courants de la « littérature de l’imaginaire », genre prisé par la librairie Mauvais Genres.