Par
Ivan CAPECCHI
Publié le
23 sept. 2025 à 11h56
Lundi, la municipalité écologiste a annoncé l’allumage de son Hôtel de Ville aux couleurs du drapeau palestinien en soutien à la reconnaissance par la France de l’État de Palestine. Trente minutes plus tard, le préfet obtenait son extinction en référé. Retour sur ce drame en trois actes.
Acte I : l’annonce de la Ville
Lundi 22 septembre 2025, la mairie de Strasbourg officialise sa décision d’illuminer, le soir même, l’Hôtel de Ville aux couleurs du drapeau palestinien, et ce, en lien avec la reconnaissance, par la France et Emmanuel Macron, de l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.
La capitale alsacienne se distingue alors : elle est la seule grande ville de la région* à suivre le mouvement initié par Olivier Faure, premier secrétaire du PS, malgré une interdiction du ministère de l’Intérieur. « Cette lumière symbolise notre soutien aux efforts diplomatiques en faveur d’une paix juste et durable », écrit Jeanne Barseghian, la maire Les Écologistes de Strasbourg, sur Facebook.
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Acte II : les critiques des opposants
Très vite, la décision fait réagir les adversaires politiques de Jeanne Barseghian. Pierre Jakubowicz (Horizons), candidat aux municipales de 2026, fustige une élue « qui agit en militante plutôt qu’en maire », accusant cette dernière « d’importer le conflit » et de mener une « instrumentalisation cynique à des fins politiciennes ».
Même tonalité du côté de Jean-Philippe Vetter (Les Républicains), également candidat aux prochaines élections municipales, qui dénonce une « mise en scène » destinée selon lui à « diviser, cliver et conflictualiser le débat public », alors que le rôle du maire serait au contraire « d’apaiser » et « d’exporter le message de paix de Strasbourg ».
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Acte III : l’intervention du préfet et du tribunal
À 19h30, les projecteurs s’allument : la façade de l’Hôtel de Ville, place Broglie, se pare de vert, rouge, noir et blanc. Mais à peine une demi-heure plus tard, tout s’éteint. Le préfet du Bas-Rhin avait saisi en urgence le tribunal administratif, qui rend sa décision dans la foulée : suspension immédiate de l’illumination.
Dans son ordonnance, le juge des référés rappelle que « le principe de neutralité des services publics s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques ». Il estime que la décision de la maire « reflétait une opinion politique sur un conflit international en cours ».
*En France, une cinquantaine de communes ont décidé de braver le principe de neutralité, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur.
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