La Flottille, qui réunit des équipages de 44 nationalités pour briser le blocus à Gaza, a été victime d’une nouvelle attaque d’ampleur dans la nuit du mardi au mercredi 24 septembre, au large de la Crète. Selon les premières estimations, treize engins explosifs « ont été largués sur des bateaux, essentiellement sur ceux dont les voiles été sorties », rapporte notre reporter, Émilien Urbach, embarqué à bord du « MiaMia », l’un des 51 bateaux mobilisés en solidarité avec les Gazaouis.
À la tombée de la nuit, le plus gros voilier de la Global Sumud Flotilla a été survolé par une quinzaine de drones avant que des produits chimiques « à l’odeur d’œufs pourris » ne soient largués sur deux bateaux. Juste avant minuit, un premier bruit sourd d’explosion a retenti, suivi par de multiples détonations jusqu’aux environs de 2 h 30 du matin, expliquent les témoins.
À bord du « MiaMia », les voiles ont été enlevées dès la première explosion, mais d’autres bateaux ont été ciblés et endommagés. Des « perturbations généralisées dans les communications » ont quant à elles « soulevé des préoccupations immédiates » pour la sécurité des 500 participants, précisent les organisateurs dans un communiqué. Aucun blessé n’est cependant à déplorer. Un navire qui ne fait pas partie de la Global Sumud Flotilla a été repéré sur les radars de la Flottille.
« Nous ne nous laisserons pas intimider »
« Le droit international est clair : les civils, y compris ceux engagés dans des missions humanitaires, sont protégés par la Convention de Genève, rappelle la Global Sumud Flotilla dans son communiqué. Toutes attaques contre cette mission sont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. »
Durant la nuit, les familles de la quarantaine de ressortissants français à bord se sont mobilisées et ont sollicité le Quai d’Orsay. Selon elles, « les autorités françaises, mises au courant de ce qu’il s’est passé, ont répondu qu’elles attendaient une confirmation des faits de la part de la Grèce ». La Global Sumud Flotilla appelle de son côté « tous les États membres (des Nations unies, NDLR) à mettre les attaques contre la flottille à l’ordre du jour de l’Assemblée et d’adopter une résolution traitant de ces violations graves ».
Les équipages, qui doivent être rejoints par six bateaux au départ de la Grèce, étaient déjà en état d’alerte après avoir été survolés toute la nuit du dimanche 21 au lundi 22 septembre, en haute mer, par des drones. « À partir de cette nuit, la chose devient sérieuse. (…) Nous ne sommes pas venus pour rebrousser chemin, nous sommes venus (…) pour briser un siège injuste », écrivait alors Ayman, un jeune militant tunisien du Parti des travailleurs (communiste), qui a découvert l’action politique pendant la révolution tunisienne, écrit à ses abonnés sur les réseaux sociaux.
Déjà avant son départ de Tunisie, la Flottille avait essuyé une attaque. Deux attaques successives avaient frappé les bateaux, selon ses organisateurs. Alors que les autorités tunisiennes avaient d’abord estimé que les accusations évoquant la présence d’un drone étaient « dénuées de tout fondement », le ministre de l’Intérieur a ensuite jugé, le mercredi 10 septembre, que la flottille avait bien été victime d’« une agression préméditée ».
Israël a affirmé lundi dernier qu’il ne permettrait pas aux bateaux solidaires d’atteindre Gaza en proie au génocide orchestré par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Les autorités ont proposé à la flottille d’accoster à Ashkelon, plus au nord de l’enclave où plus de 65 000 Palestiniens ont déjà été tués et où l’état de famine a été déclaré par l’ONU.
En juin et en juillet, Israël avait déjà bloqué deux flottilles qui avaient tenté d’atteindre Gaza par la mer. Après cette nouvelle offensive, la Global Sumud Flotilla prévient : « Nous sommes actuellement témoins directs de ces opérations psychologiques, mais nous ne nous laisserons pas intimider. »
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