Par
Clémence Pays
Publié le
24 sept. 2025 à 14h37
Moins d’un mois après la conférence de presse du diocèse de Nantes révélant avoir recueilli le témoignage de dix victimes de violences sexuelles au sein de l’établissement scolaire Saint-Stanislas, celui-ci dresse un nouveau bilan alarmant.
Depuis le vendredi 29 août 2025 et l’appel à témoignages lancé – pour recueillir la parole de « victimes d’abus commis au sein de l’établissement Saint-Stanislas et d’autres lieux éducatifs » – le diocèse a annoncé, dans un communiqué daté du mardi 23 septembre, avoir reçu 87 témoignages via l’adresse e-mail dédiée.
Plus de soixante victimes à Saint-Stanislas
Parmi ces 87 nouveaux témoignages, « 63 concernent spécifiquement l’établissement Saint-Stanislas de Nantes, soit 72 % des signalements », informe le diocèse.
Toujours selon ce dernier, « une victime sur deux ne peut nommer son agresseur ; deux victimes sur trois ne peuvent préciser la gravité des faits ; près d’une victime sur cinq ne mentionne pas l’établissement scolaire concerné ».
Les faits rapportés concernent principalement la période 1950-1980.
Diocèse de Nantes
Communiqué de presse du 23 septembre 2025
Outre ces témoignages, une plainte pour agressions sexuelles a été déposée par un homme, ancien élève de l’établissement Saint-Stanislas, mardi 23 septembre, a indiqué à actu Nantes, Antoine Leroy, procureur de la République, confirmant Ouest-France.
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Quelles suites pour les victimes ?
Les 87 victimes ayant répondu au diocèse sont « personnellement recontactées par les bénévoles de la cellule d’accueil et d’écoute ».
Ces entretiens permettent d’accueillir la souffrance exprimée, mais aussi de recueillir des précisions nécessaires pour mieux établir les faits. Les personnes qui le souhaitent pourront être reçues afin d’approfondir leur témoignage et de bénéficier d’un accompagnement plus direct.
Diocèse de Nantes
Communiqué de presse du 23 septembre 2025
Après cette phase d’écoute, « des éléments consolidés permettront de saisir les autorités judiciaires et de préciser la responsabilité des établissements concernés ».
Une enquête toujours ouverte
Pour rappel, le parquet de Nantes a ouvert une enquête suite aux révélations du diocèse durant l’été.
La famille d’un ancien interne du collège Saint-Stanislas, qui s’est donné la mort en juillet 2024, avait contacté le directeur de l’enseignement catholique de Nantes indiquant que la victime avait subi des « infractions à caractère sexuel » par un surveillant de l’établissement scolaire, selon les mots du procureur de la République.
Le témoignage de cette famille a constitué « un moment décisif » pour le diocèse de Nantes, qui depuis 2016, a entendu et accompagné « plusieurs victimes, dont d’anciens élèves de Saint-Stanislas ». Toujours selon le diocèse, ces témoignages bien que « précieux » étaient « fragmentaires » et ne « permettaient pas, à eux seuls, de mesurer toute l’ampleur des faits ».
« Il est de notre devoir de rechercher la vérité et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accueillir, écouter et accompagner », conclu Mgr Percerou, l’évêque de Nantes.
Infos pratiques :
Cellule d’écoute du diocèse de Nantes : [email protected]
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