Sa décision de quitter a été prise il y a belle lurette. Bouchard, 62 ans, devait initialement quitter à l’automne 2024, mais il avait décidé de prolonger son mandat afin de «vivre parfaitement» le 150e anniversaire du club, l’an passé, la 100e année sur le site de Boischatel cette année.
«Honnêtement, je ne suis pas tanné, loin de là! lance-t-il en entrevue au Soleil. J’ai eu de belles années ici et l’élément qui a guidé ma réflexion, c’est la santé. Je voulais arrêter en santé et profiter de beaux moments, avec mes enfants et mes petits-enfants.»
Il ne voulait pas ralentir
Mario Bouchard quitte son emploi pour de bon, car «ralentir» n’était pas une option comme DG. Son départ ne signifie pas une retraite définitive, il pourrait bien continuer de travailler deux ou trois jours par semaine.
L’opportunité à saisir restant encore à déterminer. «J’aurais pu faire ça encore quelques années, mais ce n’est pas un emploi que tu peux faire à 75 %. Tu continues à 100 % ou bien tu arrêtes», dit celui qui assurera la transition jusqu’en février prochain.
Annoncée aux membres le 3 juin dernier, la décision est devenue irrévocable lors de la parution de l’offre d’emploi de son poste, en août, une annonce publique qui est venue avec une déferlante de marques de reconnaissance.
Un week-end émotif
Le grand patron du club a d’ailleurs été soufflé par les nombreux messages et témoignages de félicitations reçus dans les derniers jours, ayant été honoré à l’occasion du tournoi de fermeture du club, le week-end passé.
Fondé en 1874, le Royal Québec avait prévu plusieurs surprises pour celui qui a lancé sa carrière de cadet sous les ordres de l’ex-président, Paul Pouliot, au milieu des années 1970, avant qu’il soit embauché par Rodrigue Huot comme préposé aux bâtons.
Pour l’occasion, le club semi-privé haut de gamme a fait venir plusieurs anciens confrères de la première heure, dont Ben Boudreau et Yves Tremblay, ainsi que Jean-Philippe Piché, avec qui Mario Bouchard a fait les 400 coups au Grand Portneuf pendant une quinzaine d’années.
Toute la famille du «retraité» était sur place, enfants et petits-enfants inclus, des moments impérissables pour les Bouchard.
«Je n’étais pas au fait de ça, c’était vraiment une belle surprise, relate la vedette de la journée. Il y a eu le fameux classique: “On va s’ennuyer de toi, tu vas être dur à remplacer.” C’est le fun à entendre, mais disons que je ne suis pas le premier à qui on dit ça!»
Proche des membres
Plus d’une quarantaine de personnes ont manifesté leur intérêt au conseil d’administration, qui a retenu de très «bonnes candidatures» en vue du choix final. Le C.A. devait arrêter son choix dans les deux prochaines semaines.
«Je suis convaincu que la personne qui va me remplacer va être à un niveau très intéressant pour le Royal Québec», se contente-t-il de dire quand on le questionne sur sa succession. Je ne suis pas inquiet, ça va bien se passer.»
Un club en santé
Mario Bouchard, qui avait pris la relève après les 16 ans de règne de Marc Grenier, se fait une fierté d’avoir été un directeur général près des membres. Il s’est fait le devoir de les saluer, les reconnaître, une «chimie extrêmement importante» au Royal Québec, qui compte un peu plus de 1000 membres.
Tout cela alors que le golf québécois a connu plusieurs années de décroissance jusqu’au regain de popularité enregistré lors de la pandémie.
Le terrain de 36 trous, considéré comme l’un des plus vieux clubs en Amérique du Nord, a su «gérer la décroissance» avec brio jusqu’en 2020: de six à sept millions $ ont été investis, sans cotisations spéciales et sans emprunt.
«Les installations sont passablement à niveau, le membershsip est complet et le club opère sans dette, fait-il remarquer avec fierté. C’est un modèle parfaitement approprié pour la nouvelle personne qui arrive en poste. Elle aura un environnement favorable pour se concentrer sur les services aux membres et les petites attentions.»