C’est
une adresse mythique
, rue de Verneuil à Paris. Là où
Serge Gainsbourg
a vécu plus de vingt ans, là où il est mort en
1991, et que sa fille Charlotte a transformée en musée en 2023.
Depuis son ouverture, la Maison Gainsbourg attire les foules :
plus de 200 000 visiteurs, des créneaux complets
des mois à l’avance.

Mais derrière les files
d’attente et l’émotion intacte des fans, c’est la tempête. La
structure est placée en redressement judiciaire. Et ce mardi 24
septembre, le tribunal de commerce examine les offres de reprise.
Problème :
Charlotte Gainsbourg
est opposée à son propre associé,
Dominique Dutreix
. Un bras de fer qui pourrait lui faire
perdre le contrôle du projet qu’elle a porté à bout de bras.

Charlotte Gainsbourg face au
redressement judiciaire de la Maison Gainsbourg

La
Maison Gainsbourg
n’a pas échappé aux dettes. Factures
impayées, gestion contestée…
L’affaire est devenue
explosive. Son associé Dominique Dutreix, déjà condamné en appel à
rembourser près d’un million d’euros à des fournisseurs, revendique
aujourd’hui sa part de pouvoir. Si la justice lui donne raison,
Charlotte se verrait écartée d’un musée qu’elle a pourtant rêvé et
bâti.

Son avocat, Me Aittouarès, a
tenu à rappeler l’investissement sans faille de l’actrice :
« Dès 1991, Charlotte a pris
conscience de l’importance de ce lieu en voyant
des milliers de Parisiens réunis devant cette maison où Serge a
vécu pendant 22 ans. Ils chantaient leur amour pour son père, elle
s’y est lancée à fonds perdus pour récupérer de nombreux objets
lors de vente. » En clair, sans elle, rien n’aurait vu le jour.
Mais aujourd’hui, la Maison Gainsbourg est devenue le théâtre d’une
bataille d’influence et d’argent.

« J’ai
eu peur pour mes enfants » : les confidences de Charlotte
Gainsbourg

Pour Charlotte, ce lieu n’a
jamais été un simple musée. C’est une histoire de famille, un
héritage qui lui pèse depuis longtemps. Dans les colonnes du
Parisien, elle avait
confié : « J’ai eu peur pour
mes enfants, j’ai eu peur qu’ils ne sachent pas quoi
faire
avec cette maison. Cela a été un poids pour moi
pendant trente-deux ans, de me dire que je voulais en faire un
musée, mais qu’il y avait tellement de contraintes que je n’y
arrivais pas… ».

En ouvrant les portes de la
maison en 2023, elle croyait tourner la page, offrir un écrin à la
mémoire de son père. Mais la réalité judiciaire la rattrape.
Aujourd’hui, l’avenir de la Maison Gainsbourg se joue au
tribuna
l, et avec lui la capacité de
l’actrice de 54 ans
à garder la main sur un lieu qu’elle a
voulu, coûte que coûte, préserver.