L’ancien président français Nicolas Sarkozy au tribunal de Paris, dans le cadre de son procès pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye, le 25 mars 2025. HUGO MATHY / AFP
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Et revoilà Nicolas Sarkozy devant la justice. Elle doit trancher ce jeudi 25 septembre à partir de 10 heures sur l’accusation de l’ex-président dans le procès libyen. Le Parquet national financier (PNF) avait requis en mars 2025 une peine de sept ans de prison, cinq ans d’inéligibilité et 300 000 euros d’amende à l’encontre de l’ex-président dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, après un procès de trois mois. Le représentant du PNF, Sébastien de La Touanne, avait dénoncé « une corruption de haute intensité, attisée par l’ambition, la soif de pouvoir, la cupidité ».
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Nicolas Sarkozy est cité, à des degrés différents, dans plusieurs affaires politico-financières dont le dénouement n’est, pour la plupart, pas encore connu.
· Affaire des écoutes dite « Paul Bismuth » : définitivement condamné
En décembre 2024, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire « Bismuth ». Il s’était vu poser le vendredi 7 février 2025 un bracelet électronique, une première pour un ancien président. Ce dernier avait pu demander le retrait du bracelet le mercredi 14 mai 2025, ayant été admis au régime de la libération conditionnelle, car âgé de 70 ans.
Nicolas Sarkozy a saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) en mars 2025 « pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont déniée », selon Mᵉ Patrice Spinosi son avocat. La Cour ne s’est pas encore prononcée.
· Affaire Bygmalion : condamné en appel, pourvoi en Cassation
Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012 dans le dossier dit « Bygmalion », condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris en 2021. En appel, la cour a allégé sa peine en lui infligeant un an d’emprisonnement dont six mois ferme en février 2024.
Il était jugé pour avoir dépassé le plafond légal des dépenses lors de sa deuxième campagne présidentielle, de plus 40 millions d’euros.
L’ancien président s’est pourvu en cassation. La Cour de Cassation se prononcera le 8 octobre 2025.
· Affaire russe Reso Garantia : enquête préliminaire en cours
Le Parquet national financier (PNF) a ouvert en janvier 2021 une enquête préliminaire pour « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit » concernant les activités de conseil de Nicolas Sarkozy en Russie, après les révélations de Médiapart.
Selon nos confrères, la justice enquêtait depuis 2020, suite à un signalement du service de renseignement financier Tracfin, pour étudier les raisons pour lesquelles l’ex-président était rémunéré par la société d’assurances russe Reso Garantia, contrôlées par deux frères milliardaires Sergueï et Nikolaï Sarkisov. L’enquête est toujours en cours.
· Le « Qatargate » : information judiciaire en cours
Le Parquet national financier (PNF) étudie un potentiel pacte de corruption conclu en novembre 2010 lors d’un déjeuner à l’Elysée avec notamment Michel Platini, alors président de l’UEFA, qui avait une semaine plus tard donné son suffrage au Qatar pour l’attribution de la Coupe du Monde de Football 2022. L’association Anticor a déposé plainte en avril 2023 contre Nicolas Sarkozy pour « trafic d’influence » et « corruption d’un agent public étranger », précise « le Monde ».
· Affaire Bettencourt : non-lieu
En 2010, Nicolas Sarkozy est accusé par plusieurs personnes de l’entourage du couple Bettencourt de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007. Placé sous le statut de témoin assisté puis mis en examen pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt en mars 2013, une décision de non-lieu à son sujet est finalement rendue en octobre 2013, faute de preuves suffisantes. Eric Woerth, trésorier de la campagne, mis en examen pour trafic d’influence passif et recel de financement illicite de parti politique, est lui relaxé en 2015.
· Les sondages de l’Elysée : non-lieu
Cette affaire ne concerne qu’indirectement l’ancien chef de l’Etat. Elle met en cause la présidence de la République pour des irrégularités dans les marchés conclus avec des instituts de sondage. Nicolas Sarkozy, en tant que président de la République, jouit de l’irresponsabilité pénale. Des anciens de son entourage, parmi lesquels Claude Guéant et Patrick Buisson, sont condamnés à des peines de prison et des amendes lors du verdict rendu en janvier 2022.
Par
Thibault Caïe (avec AFP)