Ces dernières années, le pays dirigé par Kim Jong-un a cherché à développer de façon spectaculaire ses capacités en matière d’armes nucléaires.
La Corée du Nord détiendrait jusqu’à 2 tonnes d’uranium hautement enrichi, le pays ayant cherché ces dernières années à développer de façon spectaculaire ses capacités en matière d’armes nucléaires, a déclaré jeudi le ministre de l’Unification, Chung Dong-young. Lequel a révélé cette évaluation lors d’une conférence de presse, en citant des estimations rendues publiques par des experts. «Les agences de renseignement estiment les stocks d’uranium hautement enrichi de Pyongyang à jusqu’à 2000 kilogrammes», a-t-il déclaré, soulignant qu’il est enrichi «à plus de 90%». Une telle quantité est «suffisante pour faire un nombre énorme d’armes nucléaires», a-t-il averti.
Enrichi à un faible niveau (entre 3% à 5%), l’uranium sert à alimenter les centrales nucléaires civiles pour la production d’électricité. À un taux très élevé (90%), on parle d’un «uranium de qualité militaire» qui peut servir à fabriquer la bombe A, communément appelée bombe atomique. À condition toutefois de disposer d’une masse critique suffisante pour déclencher la réaction en chaîne qui provoquera l’explosion. Selon la définition de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il faut environ 42 kg d’uranium enrichi. Pyongyang disposerait donc d’un stock permettant en théorie de faire près d’une cinquantaine de bombes.
À titre de comparaison, l’Iran disposait avant la guerre avec Israël en juin d’un stock estimé à 400 kg d’uranium hautement enrichi (à 60%) dont le sort demeure inconnu depuis les frappes. «À cette heure précise, les centrifugeuses d’uranium de la Corée du Nord fonctionnent sur quatre sites,» s’est alarmé le ministre sud-coréen devant des journalistes. «Mettre fin au développement nucléaire de la Corée du Nord est urgent» a soutenu encore Chung Dong-young qui estime que la seule solution réside dans un sommet entre Pyongyang et Washington et déplore l’inefficacité des sanctions internationales.
Kim Jong-un ouvert à des discussions avec la Chine
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a souligné cette semaine qu’il serait ouvert à des discussions avec les États-Unis, à condition qu’il puisse maintenir son arsenal nucléaire. On sait de longue date que la Corée du Nord détient une quantité «significative» d’uranium hautement enrichi, matériel indispensable pour produire des ogives nucléaires, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
La Corée du Nord a effectué son premier essai nucléaire en 2006 et est soumise à une série de sanctions des Nations Unies pour son programme nucléaire. Le pays n’a jamais divulgué publiquement les détails de son installation d’enrichissement d’uranium avant septembre dernier. Il exploite plusieurs installations d’enrichissement d’uranium, selon l’agence de renseignement sud-coréenne, notamment sur le site nucléaire de Yongbyon, que Pyongyang aurait prétendument démantelé après des négociations, puis réactivé en 2021.