Ce mercredi soir, la députée et candidate au poste de cheffe de file des socialistes lyonnais Sandrine Runel organisait un débat ouvert à tous. Le titre : « Sous influence ? ».
Ce jeudi a lieu le vote des militants PS inscrits sur les listes électorales de Lyon (et non pas les militants des sections lyonnaises) et Sandrine Runel est opposée à Abdelkader El Bouni, secrétaire de la section du 9e arrondissement et cadre dans la sécurité privée.
L’enjeu du scrutin est la présidence de la fabrication des listes pour les municipales, et donc la négociation avec les écologistes donnant la possibilité pour celui ou celle qui négociera de mettre en position éligible ses soutiens. Évidemment le résultat de cette élection interne ne peut pas voir le même effet pour les deux candidats.
Même si elle était battue ce jeudi, Sandrine Runel resterait une interlocutrice incontournable pour les écologistes avec qui elle travaille en étroite collaboration depuis 2020 et qui s’est avérée être un allié plus fidèle et lisible que Nathalie Perrin-Gilbert ou les relais LFI.
Sur le papier, Abdelkader El Bouni devrait être logiquement devancé par son opposante, à la fois ancienne adjointe aux solidarités et député inespérée de la 4e circo de Lyon dont la notoriété est plus importante.
Dans les faits, bien que totalement inconnu des Lyonnais et donc sans espoir de popularité, Abdelkader El Bouni a joué pendant toute la campagne interne qui s’achève ce soir la carte des courants internes au PS : sur le fait que son opposante soit issue d’un courant assez nettement minoritaire à Lyon (celui d’Hélène Geoffroy, ancienne motion C) alors que lui-même est proche des proches d’Olivier Faure, arrivés nettement en tête dans les 9 arrondissements de la capitale des Gaules.
Le congrès est passé depuis juin, mais chez les socialistes, ça peut avoir une importance. La conséquence de son appartenance au courant d’Olivier Faure est que Abdelkader voit presque mathématiquement les suffrages des Fauristes se porter sur son nom sans qu’il n’ait besoin de discuter de sa stratégie ou du fond.
Quelle stratégie donc ? Sandrine Runel – qui a longuement pris le pouls de son parti pour évaluer sa capacité à conduire une liste de premier tour – défend la ligne d’une union dès le premier tour avec les écologistes. Une ligne sans doute proche de celle de son rival, même si sa profession de foi critique sévèrement l’équipe de Sandrine Runel et Stéphanie Léger qu’il accuse (sans les nommer) de n’avoir pas su faire entendre une voix socialiste au sein de la municipalité verte, ce « qui nous mène à l’effacement socialiste à gauche ».
Réponse ce jeudi soir sur le type de continuité que choisiront les socialistes lyonnais : avec Sandrine ou… avec Runel.