L’Europe est bien décidée à réduire sa dépendance à la puissance minière chinoise. Pour ce faire, la Commission européenne se dit prête à accompagner de nouveaux projets industriels dédiés aux métaux critiques.

Au cours d’un déplacement à Kiruna en Suède ce jeudi, le commissaire européen à la Prospérité et Stratégie industrielle, a annoncé un second appel à projets pour les identifier. Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche au début de l’été, Stéphane Séjourné, avait, en effet, fait savoir qu’il travaillait à cette éventualité.

Quelques mois plus tôt, la Commission européenne a retenu 47 projets industriels consacrés à ces matières premières critiques, sur les phases de l’extraction, du raffinage, mais aussi du recyclage. Les lauréats de ce premier appel à projets, mais aussi du second, sont ainsi garantis de bénéficier de certains avantages, notamment sur le financement.

« Ces projets bénéficieront d’une autorisation plus rapide, ainsi que d’un accès facilité au financement et aux levées de fonds. La Commission travaille en étroite collaboration avec les États membres et les institutions financières pour faire de ces avantages une réalité », précise-t-elle dans un communiqué.

Trois matières premières encore à couvrir

Ce point est tout sauf négligeable. Sur le plan administratif, le délai moyen en Europe pour relancer une mine est estimé à environ 10 ans, entre le lancement du projet et le début de l’extraction. Le commissaire européen à la manœuvre dans ce dossier veut ramener ce délai à environ deux ans. D’autant plus qu’il faudra sans aucun doute composer avec des oppositions locales et donc des actions en justice, face à leur désir de ne pas voir revenir l’industrie minière sur le continent par souci environnemental.

« Pour être admissibles, les projets doivent améliorer de manière significative la sécurité de l’approvisionnement, être techniquement réalisables et assurent une mise en œuvre durable », promet pourtant la Commission européenne.

Les acteurs privés intéressés ont jusqu’à la mi-janvier 2026 pour déposer leur dossier. L’exécutif continental espère notamment attirer des dossiers autour du titane, du silicium et du bismuth. Ces trois matières premières, pourtant jugées comme critiques à Bruxelles, n’ont aucun projet industriel dédié dans la liste des 47 projets retenus dans la première vague.

D’ici 2030, Bruxelles souhaite ne pas dépendre à plus de 65 % d’un seul pays par matière première critique. Dès lors, à en croire leur Critical Raw Materials Act, l’Europe vise 10 % de ses besoins couverts par ses propres capacités d’extraction, 40 % de ses besoins en raffinage et 25 % par l’intermédiaire du recyclage.