Dans la bataille des drapeaux, Lyon a fini par céder. La mairie écologiste a annoncé se «conformer» à une décision de justice lui ordonnant ce jeudi 25 septembre de retirer les couleurs palestiniennes du fronton de son hôtel de ville. Elles les avaient hissées, comme une cinquantaine d’autres mairies de gauche, pour accompagner la décision de la France de reconnaître l’Etat de Palestine à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU à New York.
Mais le tribunal administratif, saisi en référé par la préfète du Rhône, a estimé dans son ordonnance que le pavoisement du drapeau palestinien porte «une atteinte grave à la neutralité des services publics». Il a sommé la mairie de le retirer «sans délai», de même que ceux accrochés à des «mairies annexes».
«La Ville de Lyon prend acte» de la décision du tribunal et «s’y conforme», a indiqué dans un communiqué la municipalité écologiste, et ce trois jours après qu’Emmanuel Macron a reconnu l’existence de l’Etat palestinien à l’ONU. Elle «se réserve néanmoins le droit de faire appel de cette décision». Les drapeaux palestiniens avaient déjà été enlevés ce jeudi, «dans le cadre de la Journée nationale d’hommage aux harkis». Ils ne «seront donc pas remis».
La querelle autour des drapeaux hissés par les mairies de France a commencé dès la fin de semaine dernière. Vendredi, le ministère de l’Intérieur avait demandé aux préfets de s’opposer à la pose de drapeaux palestiniens sur des mairies et autres édifices publics, et de saisir la justice administrative contre les maires récalcitrants. Il en appelait au principe de neutralité du service public, de non-ingérence dans la politique internationale de la France et du risque de «troubles graves» à l’ordre public.
«On nage en plein délire», avait fustigé auprès de Libération Jacqueline Belhomme, maire (PCF) de Malakoff. La ville communiste s’est vue infliger lundi une astreinte journalière de 150 euros jusqu’au retrait du drapeau de son fronton.