Anciens adjoints du maire Roland Ries, Paul Meyer et Nawel Rafik-Elmrini se lancent dans la campagne des élections municipales avec un mouvement appelé « Réconcilier Strasbourg ». L’objectif est de créer une dynamique au centre-gauche, un espace politique pourtant déjà saturé.

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Pierre France

Publié le 25 septembre 2025  ·  

Imprimé le 25 septembre 2025 à 22h14  ·  

Modifié le 25 septembre 2025  ·  

3 minutes

« Je ne pensais pas revenir en politique ». Rencontré dans un café strasbourgeois fin septembre, Paul Meyer revient sur ses années loin des projecteurs médiatiques. Issu du Parti socialiste dont il a été secrétaire général jeunes, adjoint du maire de Strasbourg Roland Ries en 2014, il s’était échappé de la politique en 2020 après s’être retrouvé sur une liste d’union menée par le macroniste Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter (Les Républicains). « J’avais fait le tour », dit-il.

Une ville fracturée

Mais apparemment pas tout à fait. Paul Meyer revient après avoir été consultant en « relations publiques, communication et transition environnementale des territoires » après la victoire des écologistes en 2020. « Je pensais qu’ils réussiraient quand même à mener quelques chantiers », se remémore l’ancien adjoint au maire.

Mais non, à ses yeux, les écologistes ont tout raté. Mais surtout, Jeanne Barseghian et ses alliés ont « fracturé la ville » :

« À force de dogmatisme, de tout vouloir conflictualiser, on en arrive à ce qu’il n’y ait pas de tram vers Schiltigheim, pas de piste cyclable ! Cette méthode qui consiste à prouver qu’on est de gauche en faisant crier la droite est détestable. »

« Le tournant social et populaire, je l’attends toujours. »

Paul Meyer, cofondateur du mouvement « Réconcilier Strasbourg »

Ces arguments ne sont pas nouveaux dans le débat public. Ils sont répétés inlassablement par l’opposition au conseil municipal, dont Jean-Philippe Vetter, Pierre Jakubowicz (Horizons) et Catherine Trautmann (Parti socialiste). Pourtant, Paul Meyer l’assure, son engagement d’aujourd’hui est résolument « social-démocrate, pour une gauche populaire ». Aucun risque qu’on le retrouve à nouveau dans une liste de droite :

« Le tournant social et populaire, je l’attends toujours. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les critiques envoyés par des élus de la majorité réunis au sein d’un “bloc de gauche” après cinq ans de mandat ! À l’époque de Roland Ries, si nous avions expulsé les sans-abris des camps comme Jeanne Barseghian l’a fait, notre majorité aurait explosé. »

« La question des étiquettes n’est pas mon problème »

C’est donc à gauche que Paul Meyer veut rassembler, avec Nawel Rafik-Elmrini et tous ceux et celles qui rejoignent son mouvement « Réconcilier Strasbourg ». À gauche mais évidemment pas avec les Écologistes mais pas non plus avec La France insoumise, que Paul Meyer range dans le même camp des élus conflictuels. Avec les Socialistes ? Ce sera compliqué dans la mesure ou Paul Meyer en a claqué la porte pour mener son aventure personnelle…

« La question des étiquettes n’est pas mon problème », évacue l’ancien élu. « Avec Nawel, nous mettons en place notre plateforme. Nous faisons nos propositions (voir plus bas) et nous rejoint qui veut et qui se reconnait dans ce que nous proposons. Nous sommes libres et nous nous donnons les moyens d’aller jusqu’au bout. »

Paul Meyer et Nawel Rafik-Elmrini en campagne au Forum des associations.Photo : Réconcilier Strasbourg / Facebook

Cette candidature au centre gauche devra tout de même se faire une place dans un créneau déjà bien occupé. Outre les Socialistes probablement emmenés par l’ancienne maire de Strasbourg Catherine Trautmann, on y trouve Thibaut Vinci avec le Parti radical de gauche, l’ancienne adjointe de Roland Ries Chantal Cutajar et Citoyens engagés, sans compter Place publique et Génération.s qui devraient partir en coalition avec les Écologistes.

Les premières propositions de Réconcilier Strasbourg

  • Axe 1 : Réconcilier public, privé et citoyens. Créer un cœur pour chaque quartier, intégrer le développement économique aux conseils de quartiers, réenchanter le centre-ville notamment pour les personnes âgées et les familles, créer une pépinière de l’artisanat avec des espaces mutualisés…
  • Axe 2 : Strasbourg à l’avant-garde de l’innovation en santé. Construire la ville de demain avec des parcours-santé, des espaces verts connectés, le sport pour tous, créer une école de la santé, organiser un forum annuel de l’innovation en santé…
  • Axe 3 : Accompagner les transitions. Accélérer l’électrification et les mobilités propres, diviser par deux les délais pour les projets de rénovation énergétiques, optimiser les flux pour réduire les nuisances et les émissions liées au transport…

L’ensemble des propositions est publié au fur et à mesure de la campagne sur le profil Facebook de Réconcilier Strasbourg.