Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
26 sept. 2025 à 10h42
; mis à jour le 26 sept. 2025 à 11h03
L’affaire de violences présumées avait enflammé les réseaux sociaux, dans la soirée du dimanche 12 janvier dernier, avec une fermeture administrative prononcée dans la foulée par le préfet de l’Hérault : il était question de gendarmes insultés et malmenés dans le restaurant La Cantine du Pescadou, près des arènes, sur les rive gauche de Palavas-les-Flots, lors d’un week-end festif avec DJ set et des brunchs. Une version vivement contestée par des clients, présents au moment de l’intervention qualifiée de rude et de disproportionnée des militaires du peloton de surveillance et d’intervention -Psig- de la compagnie de Lunel.
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Cette affaire vient de s’inviter en plat de résistance au tribunal correctionnel de Montpellier, ce jeudi 24 septembre 2025 en matinée.
Huit mois de prison avec sursis et une amende ont été requis par le procureur de la République contre les deux tenanciers de ce restaurant, un père et son fils, jugés pour avoir fait de la résistance, quand les gendarmes ont débarqué, en soirée, après, selon eux, des appels de voisins se plaignant de tapage nocturne. Une version battue en brèche par les trois avocats de la défense, Marine Czternastek, Michel Gouron et Jean-Baptiste Mousset : « Ces nuisances sonores ont été inventées, il n’y a aucun bruit sur la vidéo de la caméra-piéton des gendarmes versée au dossier d’instruction par les gendarmes, aucun témoignage, ni aucune plainte de riverains et le film ne correspond pas aux faits relatés dans la procédure : pas de violences, ni de rébellion, seulement des outrages. Le fils a dit aux gendarmes, vous embarquez mon père comme une merde, alors qu’il est retranscrit, la vérité, vous êtes des merdes »…
Pour les avocats, l’infraction d’outrage à personne dépositaire de l’autorité publique n’est pas constituée, pas plus que celle d’injures portant atteintes à leur dignité et aux respect dû à leur fonctions ni celle de violences volontaires aggravées, « puisque les deux prévenus n’ont jamais porté de coups sur les gendarmes. Une légère blessure à une clavicule de l’un d’eux peut s’expliquer par un coup reçu de la part d’un individu non identifié, lors du mouvement de foule ayant suivi l’arrivée des militaires. Avec une preuve à l’appui : la caméra-piéton du gendarme blessé n’a jamais immortalisé un acte de violence des deux exploitants du restaurant ».
Vidéos : en ce moment sur ActuLes gendarmes demandent des sanctions
Les gendarmes qui maintiennent l’existence de ce délit demandent des sanctions et des réparations financières contre les deux prévenus, qui ne cessent de s’interroger depuis les faits sur les vraies raisons de cette intervention brutale et massive dans cet établissement ayant pignon sur rue, où de nombreux clients se trouvaient. Et où les policiers municipaux de la brigade de nuit de la station balnéaire étaient également présents, en plus des nombreux gendarmes. Les avocats des prévenus ont relevé l’absence d’auditions de tous les militaires engagés, des clients, d’autres témoins et des policiers municipaux dans cette procédure. Délibéré au 6 octobre.
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