Nicolas Sarkozy, condamné jeudi à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du fonds libyen, devrait purger sa peine à la prison de la Santé.
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Publié le 26/09/2025 14:33
Mis à jour le 26/09/2025 14:35
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy avant sa condamnation dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse en 2007. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Nicolas Sarkozy passera bien par la case prison. Sa condamnation dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007 jeudi 25 septembre, a été assortie d’une exécution provisoire : malgré son appel, il ira bien derrière les barreaux. Il connaîtra la date et les détails de son incarcération le 13 octobre et saura notamment où il purgera sa peine.
Vraisemblablement, il sera envoyé au centre pénitentiaire de la Santé, à Paris, dans un quartier spécial : le quartier des personnes vulnérables. Il s’agit d’une une zone isolée qui n’a pas forcément vocation à accueillir des stars, mais plutôt des personnes dont la sécurité pourrait être menacée au contact des autres prisonniers. Le but est donc d’éviter que l’ancien président d’être racketté ou violenté.
On l’appelle le quartier des VIP car 17 personnalités politiques, médiatiques, sensibles y sont écrouées. Les couloirs de ce quartier ont aussi vu passer des célébrités comme Pierre Palmade, Patrick Balkany ou encore Bernard Tapie. Nicolas Sarkozy passera, lui aussi, ses nuits seul dans sa cellule. Presque un luxe, quand on connaît le problème de surpopulation carcérale. En France, 84 177 personnes sont incarcérées pour seulement 62 348 places dans les prisons françaises, soit une densité carcérale globale de 135% qui dépassait même les 200% dans 28 établissements ou quartiers pénitentiaires et 150% dans 63 autres.
À part cette faveur, les conditions de détention seront les mêmes que pour les autres détenus : une cellule entre 9 et 12 m2 avec un lit, une armoire, une douche et éventuellement une télévision ou un réfrigérateur, accordés aux détenus qui en ont les moyens. Il aura également droit à trois visites par semaine, comme tout le monde.
L’ex-président bénéficiera d’une heure de promenade par jour, dans une cour spéciale pour éviter de croiser les autres prisonniers. Il sera seul ou avec un détenu, jugé compatible. Une vigilance accrue est mise en place pour éviter tout risque de suicide, menace ou violence, parce que selon une source qui connaît bien cette prison, il y a toujours le risque d’être pris à partie par un détenu d’un quartier voisin.
Nicolas Sarkozy est sur le principe un détenu classique, mais il n’en demeure pas moins un ancien président. Son incarcération est donc un véritable enjeu de sécurité pour l’administration carcérale qui fait face pour la première fois à ce cas de figure. L’administration pénitentiaire pourrait donc suggérer de le placer à l’isolement.
« Si [Nicolas Sarkozy] est placé à l’isolement, il n’y aura aucun contact avec le reste de la population pénale », indique vendredi à franceinfo la secrétaire générale du SNDP-CFDT, Flavie Rault. Si ce régime de détention est choisi, « les contacts seront uniquement avec le personnel pénitentiaire et les proches qui lui rendront visite », précise celle qui dirige le syndicat national des directeurs pénitentiaires. « À titre dérogatoire, il est possible d’envisager que certaines personnes placées à l’isolement puissent bénéficier de certaines activités, sur autorisation, avec d’autres personnes détenues », poursuit-elle.
« Si on est sur un quartier dit ‘vulnérable’, on est dans quelque chose qui est collectif. La promenade, les temps d’activité tels que le sport sont des choses en collectif. Ce serait le cas si monsieur Sarkozy avait vocation à rejoindre ce type de secteur », détaille Flavie Rault. Dans les deux cas, à l’isolement ou en quartier vulnérable, « les cellules sont identiques, elles ont le même mobilier, les mêmes accessoires. On va pouvoir avoir la douche en cellule, la cabine téléphonique en cellule ».