Par
Isabelle Villy
Publié le
26 sept. 2025 à 18h34
Coralie Roger est décédée en 2019. Originaire du département de l’Eure, elle a exercé la profession d’infirmière dans la région de Rouen (Seine-Maritime). Au terme de sa vie, elle a choisi de faire un legs à la Fondation du Patrimoine, à charge que celle-ci utilise l’argent pour la restauration des églises normandes. Cinq églises de Normandie ont ainsi été sélectionnées par la Fondation, parmi lesquelles l’église Sainte-Jeanne-d’Arc d’Eslettes, conçue par un architecte bien connu à Rouen, Pierres Chirol, et construite il y a cent ans, par l’entreprise Lanfry, tout aussi réputée.
Le montant du legs officialisé mercredi dernier
Les représentants de la Fondation du Patrimoine étaient présents, mercredi 17 septembre, à Eslettes, pour annoncer officiellement la somme attribuée à l’église de la paroisse, à savoir 50 000 euros. Le maire de la commune, Roland Gueville, était également présent, tout comme le prêtre de la paroisse Romain Duriez, mais aussi des habitants du village, attachés à leur église, ainsi que les membres de l’association diocésaine Église d’Eslettes, mémoire et patrimoine. Et le rôle de l’association s’avère prépondérant pour les projets de restauration de l’église.
Particularité : la cloche est dissociée de l’église. (©Isabelle VILLY)
L’édifice présente en effet quelques particularités, comme celle d’être la propriété du diocèse, « une spécificité du village », constate le maire. Ce qui revient à dire que, contrairement à une grande majorité des églises qui appartiennent aux communes (loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État), l’entretien et la restauration de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, n’incombent pas à la commune d’Eslettes.
L’association a donc été créée en vue de collecter des fonds, en organisant de nombreuses animations, avec pour objectif de sauvegarder, restaurer et valoriser l’édifice. La quête de fonds pour engager des travaux est essentielle et c’est là que le concours de la Fondation du Patrimoine s’avère capital : via des collectes de dons, mais aussi, comme c’est le cas pour Eslettes, via des legs, ou encore grâce au mécénat, il est possible de récolter l’argent nécessaire pour procéder à la sauvegarde du patrimoine, notamment religieux.
Gratitude envers la bienfaitrice, Coralie Roger
Bien entendu, la tâche est immense au regard des nombreux lieux de culte en danger. Le délégué régional de la Fondation du Patrimoine, Olivier Leclerc, a d’ailleurs rappelé que le patrimoine religieux, en Normandie, est colossal. « On a cette chance de pouvoir accompagner la restauration de ce patrimoine. Nous fonctionnons uniquement avec la générosité des donateurs, nous ne sommes que des bénévoles animés par notre passion du patrimoine. »
Une plaque en hommage à la donatrice, Coralie Roger, a été dévoilée. ©Isabelle VILLY
Le délégué régional a exprimé toute sa « gratitude envers Coralie Roger pour le legs qu’elle a réalisé au bénéfice du patrimoine religieux. Lors de sa fin de vie difficile, elle a trouvé beaucoup d’apaisement à venir se recueillir dans les églises », a-t-il confié.
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Un diagnostic pour flécher les travaux d’urgence
Grâce à la somme léguée par cette bienfaitrice, des travaux d’urgence vont pouvoir être décidés pour l’église, au terme du diagnostic qui va être réalisé et déterminera les priorités.
Les bénévoles de l’association diocésaine rappellent ainsi que la toiture est à refaire, et que des interventions seraient nécessaires sur les vitraux et autres boiseries de la charpente, ainsi que sur le porche… les 50 000 euros légués n’y suffiront peut-être pas, d’où l’importance de définir des priorités.
La cloche dissociée de l’église…
« C’est une église récente : l’ancienne, qui se trouvait dans le cimetière, était une structure en bois, et elle a été détruite », rappelle le maire Roland Gueville, qui souligne une autre particularité de l’église d’Eslettes, érigée en 1925 : la cloche est en effet dissociée de l’église.
Elle a été installée près de l’église, mais sur le sol, après que le clocher s’est effondré il y a quelques années. On vous le disait : l’église d’Eslettes est particulière.
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