Bergerac (R3) – Bordeaux (N2)
Lieu Bergerac (stade Gaston-Simounet). Horaire samedi 27 septembre à 20 heures. Arbitre M. Benito. Internet En direct commenté sur www.sudouest.fr.
Vendredi 19 janvier 2024, le Bergerac Périgord FC réunit près de 9 000 spectateurs au parc des sports de Beaublanc, à Limoges, pour la réception de l’Olympique Lyonnais en 16e de finale de la Coupe de France (1-2). Le dernier coup d’éclat d’un club qui a réussi ces dix dernières années plusieurs épopées dans la doyenne des compétitions, atteignant les quarts de finale en 2022 (1-1, 4-5 tab contre Versailles, N2), et s’est arrêté à deux reprises aux portes de l’accession en National.
Mais depuis dix-huit mois, la chute est vertigineuse puisque du haut de tableau de National 2, le club se retrouve en Régional 3, quatre niveaux plus bas, et en redressement judiciaire. Le résultat de sanctions financières et de stratégies inefficaces.
Changement de présidence
Déjà, en décembre 2023, Bergerac avait écopé de trois points de pénalité par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), alors que le club avait perdu 102 000 euros sur l’exercice et subi un redressement de l’Urssaf (de 14 000 euros). Le président de l’époque, Christophe Fauvel, assurait néanmoins que le club avait des fondations solides avec des fonds propres à hauteur de 160 000 euros.
L’emblématique dirigeant a laissé sa place en juin 2024, après dix-neuf ans à la tête du BPFC. À sa place, est arrivé Laurent Beaumois, un entrepreneur dans l’économie numérique, déjà partenaire du club. Celui-ci a commencé par déplorer la situation économique qu’il a trouvée, lançant une bataille de chiffres avec son prédécesseur.
“Le patient est malade. Bergerac n’a plus les moyens d’être en National 2”, lâchait Beaumois lors de l’assemblée générale financière de décembre 2024. Il imagine alors créer une société anonyme, pour que des investisseurs mettent la main à la poche, et se lancer dans le trading, pour former et vendre de jeunes joueurs. Un projet inédit et sacrément ambitieux pour un club de quatrième division. Qui n’a pas marché.
Sanctions sportives
Le 20 mai 2025, le couperet tombe. La DNCG interdit au BPFC de participer aux championnats nationaux. Le club renonce à faire appel et se retrouve en Régional 1. Puis en Régional 3 après décision de la Commission régionale de contrôle de gestion, confirmée en appel.
Depuis, le club a saisi le Comité national olympique et sportif (CNOSF) pour être réintégré en R1. « Il a été saisi, nous attendons de recevoir la convocation », explique Anthony Scotti, qui a repris la présidence en juin et ne souhaite pas s’épancher sur le sujet avant le match de gala contre les Girondins.
Dernier rebondissement en date le 18 septembre, avec le placement en redressement judiciaire du BPFC, qui en avait fait la demande. Les dettes sont gelées mais leur montant fait l’objet de spéculations. Certains parlent de 300 000 euros. Le président, lui, attend le bilan définitif pour se prononcer : « La comptable a jusqu’au 15 octobre pour rendre son rapport. »
Forcément, la réception des Girondins et la recette espérée mettraient du beurre dans les épinards. « J’espère, parce qu’il y a d’abord des dépenses à effectuer. Mais on a souhaité faire des prix attractifs [NDLR : 5 et 10 euros] pour que ce soit la fête et que le match soit accessible à tous », reprend Anthony Scotti.
Si les dirigeants ont changé (pour certains), les bénévoles sont restés et « au final, ce sont eux qui font le club. Grâce à eux, on a réussi à faire des miracles en une semaine [le tirage au sort a eu lieu vendredi 19]. » L’expérience et le savoir-faire du BPFC des grands soirs de coupe (Lens, Niort, ou Orléans ont joué à Gaston-Simounet ; le club a reçu Lille, Saint-Étienne ou Lyon à Libourne, Périgueux ou Limoges) ont servi. Ils seront une soixantaine sur le pont, avec le soutien du club de rugby, utilisateur habituel du stade, avec qui les liens ont été renoués.
« C’est important de réussir l’événement pour montrer ce qu’on est capable de faire », avance Scotti. Il sera temps, ensuite, de se replonger dans les tracas extra-sportifs.
L’accueil des Girondins
Les supporters bordelais seront installés dans la « petite tribune » du stade Gaston-Simounet, dans deux parcages différents accessibles par deux entrées différentes, un pour les Ultramarines, l’autre pour la North Gate. Le grand public prendra place en grande tribune et en pesage. Environ 3 000 spectateurs sont attendus ce samedi soir.