C’est l’éternel rendez-vous des amoureux de running depuis 1976. Tous les ans ou presque – la crise sanitaire a conduit à l’annulation des éditions en 2020 et 2021 -, 25 000 coureurs seront à pied d’œuvre le dernier dimanche de septembre. Ce qui en fait l’une des épreuves les plus massives en termes de participation au point de lui donner le surnom de Grande Classique.
Pourquoi une telle affection pour cette course ? Sylvain Fresnel, le patron de l’association qui organise l’événement, répond : « Il y a déjà le cadre avec un départ au pied de la tour Eiffel et une arrivée au château de Versailles, explique celui qui a pris les rênes de l’organisation il y a quatre ans, succédant à son père Jean-Marc décédé en 2020 alors qu’il était à la tête depuis 1989. Il y a aussi la distance, qui reste totalement atypique, avec un peu plus de 16 km. Cela pourrait décourager les runners sur 10 km ou le semi. Nous, à Paris-Versailles, on propose autre chose qu’un chrono. On propose une ambiance et des émotions. »
Un parcours immuable
Comme depuis toujours, le parcours est identique d’édition en édition. « Avant d’être dans l’organisation, je l’ai fait pas mal de fois jusque dans les années 2000. Et c’est toujours le même itinéraire. De toute façon, pour rallier la tour Eiffel et le Château de Versailles, il n’y a pas beaucoup de possibilités. »
Après un départ de la tour Eiffel et quelques kilomètres tout plats le long de la Seine, les 25 000 coureurs entreront brièvement dans Issy-les-Moulineaux avant d’attaquer la côte des gardes à Meudon sur deux kilomètres assez terribles avec une montée à 7 % de moyenne et un pic à 12 %, jusqu’à l’observatoire de Meudon.
Après cette difficulté, c’est l’entrée dans la forêt domaniale de Meudon, qui fait descendre les runners jusqu’à Vélizy puis Viroflay et sa côte du cimetière. Une fois arrivé à Versailles, l’avenue de Paris conduira les concurrents jusqu’au château.
« Ce qui est apprécié par les coureurs, c’est ce parcours qui reste immuable. Avec les années, c’est devenu quelque chose de mythique. De génération en génération, on éprouve l’envie de le faire au moins une fois dans sa vie. »
Des dossards qui s’arrachent en un temps record
D’ailleurs, pour cette 46e édition, le taux de renouvellement est de près de 50 %, ainsi la moitié des participants découvriront-ils la Grande Classique. Une épreuve accessible financièrement avec un prix d’engagement relativement bas (entre 29 et 33 euros).
La ferveur autour de cette course se confirme par le temps record où les 25 000 places se sont envolées. « L’ouverture des places sur notre site a eu lieu le 1er mars et le 19 avril, c’était déjà complet. Il n’a fallu que 50 jours pour tout vendre. C’est un record. Cela faisait quasiment 50 inscriptions par jour. C’est énorme. Cela ne nous était jamais arrivé avant. D’habitude, on affiche complet fin juin. C’est certainement dû à l’effet JO et à la ferveur autour des courses à pied. »
25 000 dossards sont mis à la vente chaque année et sachez, c’est une confidence, que l’édition 2025 est déjà historique avec un afflux d’inscriptions inédit : alors ne tardez plus à vous inscrire… https://t.co/trIRTAFSCf pic.twitter.com/mhnsiVs3cV
— lagrandeclassique (@lagrandeclassiq) April 16, 2025
Depuis 2019, les organisateurs n’offrent plus de primes pour attirer les meilleurs coureurs du monde. « On s’est aperçu que cela n’apportait pas grand-chose et c’était aussi une volonté de mettre en avant l’esprit familial de la course. Au Paris-Versailles, on accepte tout le monde, quel que soit le niveau. »
36 % de femmes au départ
Le départ aura lieu à partir de 10 heures. Soixante vagues de 300 coureurs par minute s’échelonneront jusqu’à 11 heures. Parmi les favoris, Florian Carvalho, le champion de France du semi-marathon 2022, semble tailler pour la victoire. Chez les femmes, qui seront 36 % sur les 25 000 participants, Mélody Julien qui avait participé au marathon des Jeux à Paris, est favorite devant Anaïs Quemener, la championne de France de marathon en 2022.
Une chose est sûre, les records de la course détenus par les Marocains Mohamed El Hachimi en 46′04′’ en 2009 et Rkia El Moukim en 52′25′’ en 2014 ne devraient pas être battus.
« Ce n’est pas le but, sourit Sylvain Fresnel. Nous, ce qu’on veut, c’est que les gens s’amusent et vivent un moment sympa. Nous n’avons pas d’autres prétentions. »