Tout le monde ment. Les gens que l’on croise au supermarché quand ils « perdent leurs jours dans le travail du matin au soir » puis « courent vers les objets », puis rentrent « dans leur bâtiment », dorment et recommencent. La mère de la narratrice lorsqu’elle accompagne une remarque creuse – « il fait tout sombre ici », ou « la soupe est bien chaude » – d’un petit rire gêné, alors que la situation n’a rien de drôle.
La narratrice elle-même quand, pour se fondre dans un groupe, prétend aimer ce que les autres aiment, et « accumule les éléments reconnaissables permettant la reconnaissance par mes pairs » : un anneau dans la narine, une casquette sur la tête, des bagues et boucles d’oreilles.
Tout le monde ment et peut-être aussi l’éditeur des Forces lorsqu’il présente ce texte de près de 300 pages, qui impressionne et parfois déconcerte, comme un roman, alors que l’on tient dans les mains un récit d’apprentissage empruntant au mythe, à la parabole, au poème en prose. « Les romans accueillent toutes les formes », évacue de son côté Laura Vazquez.
En lutte contre l’ordre social
La native de Perpignan, qui a choisi de s’installer à Marseille il y a 13 ans, s’est fait connaître pour son œuvre poétique, …