Près de cinq ans après la disparition de Delphine
Jubillar, le mystère reste entier. Cette mère de famille
et infirmière de 33 ans s’est volatilisée dans la nuit du 15
décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), sans laisser de trace.
Depuis, l’enquête explore plusieurs pistes, centrées notamment sur
son mari, Cédric Jubillar, mis en examen pour meurtre en juin
2021 et toujours incarcéré.
Des messages troublants retrouvés
Mais de nouvelles révélations, publiées par Le Figaro,
éclairent une facette intime et troublante de la vie de la disparue
: celle de sa relation avec son amant. Les
enquêteurs ont en effet retrouvé une série de messages échangés
entre
Delphine et cet homme, rencontré via un site de rencontre
quelques mois avant sa disparition. Identifié sous le prénom fictif
de Jean, il raconte avoir entamé une relation à distance avec
l’infirmière dès l’été 2020.
Les deux amants communiquaient surtout via Snapchat, partageant
des confidences, des photos mais aussi des conversations d’une
grande crudité. Dans ce flot d’échanges, plusieurs détails
interpellent les enquêteurs. Certains messages mettent en lumière
la fragilité de leur relation. Delphine surnommait régulièrement
son compagnon virtuel “petit kiki”, le
critiquant sur ses performances sexuelles et exigeant qu’il
“soit plus performant la prochaine fois”.
Ce SMS très troublant reçu par Delphine Jubillar
De son côté, Jean semblait tout aussi désinvolte. Dans un SMS
révélé par Le Figaro, il confiait à une amie : “Avec
Delphine, c’était toujours sushis-champagne-hôtel. Elle me revenait
cher. Mais bon, j’avais un bon retour sur
investissement.” Une phrase glaçante, qui interroge
sur la sincérité de ses sentiments et sur la nature réelle de leur
lien. Le dernier contact entre Delphine et son amant remonte au 14
décembre 2020, la veille de sa disparition.
Les deux auraient échangé en visioconférence, comme le précise
l’enquête. Le lendemain, la jeune femme ne donne plus signe de vie.
Pour les proches et les enquêteurs, cette chronologie renforce la
thèse d’un projet de départ. Car selon plusieurs témoignages,
Delphine voulait s’installer avec Jean, loin de Cédric Jubillar,
dont elle préparait la séparation. Des indices matériels viennent
corroborer cette hypothèse.
Cédric Jubillar va devoir répondre de
ses actes face à la justice
Dans la maison familiale, les enquêteurs ont retrouvé deux
petits bouts de papier, griffonnés par Delphine.
Sur l’un figuraient des notes sur un appartement à Albi, avec le
numéro du propriétaire. Sur l’autre, des informations liées à une
procédure de divorce : le contact d’un avocat, un calcul de pension
alimentaire basée sur un écart de 200 euros, et la mention d’une
garde alternée par semaines paires et impaires.
Autant d’éléments qui tendent à confirmer que la jeune femme
préparait activement son départ. Ces révélations renforcent aussi
l’image d’une femme déterminée à tourner la page, malgré les
tensions avec son mari. Pour les enquêteurs, elles s’ajoutent à une
accumulation de preuves suggérant que la séparation était
imminente. Mais Cédric Jubillar continue de clamer son innocence,
affirmant n’avoir rien à voir avec la disparition de son épouse,
qui possédait
des tenues étonnantes à son travail.