Depuis le 22 septembre 2025,
Cédric Jubillar est jugé devant la cour d’assises du Tarn pour
le meurtre de sa femme Delphine, disparue en décembre 2020. Les
audiences s’enchaînent et réservent leur lot de surprises, mais
celle de ce jeudi 25 septembre a particulièrement marqué les
esprits. À la barre, un témoin inattendu : Alain Gand, retraité de
la police nationale et missionné par l’avocat de la partie civile,
Me Battikh, afin d’apporter une expertise privée sur les
données téléphoniques de l’accusé.
Dès ses premières déclarations, la prestation intrigue. L’ancien
policier explique avoir travaillé uniquement sur des copies papier,
certaines “illisibles”, faute d’avoir eu accès aux données
originales. Sa démonstration vise à défendre une thèse risquée :
selon lui, des points GPS cachés prouveraient que Cédric Jubillar
utilisait en réalité deux téléphones la nuit du drame. Une
version en totale contradiction avec les conclusions des
experts de la gendarmerie, qui affirment qu’il ne s’agissait pas de
coordonnées GPS mais de simples chaînes de caractères liées à
l’application YouTube.
Un témoin ne convainc absolument personne avec sa démonstration
au sujet des téléphones de Cédric Jubillar
Rapidement, la déposition vire au décousu. Jugée confuse et
difficile à suivre, elle provoque même des rires dans la salle de
retransmission du
procès Jubillar. Me Martin, avocat de la défense, demande
l’interruption pure et simple de l’audition, estimant que le témoin
n’apporte aucun élément pertinent sur la personnalité ou les faits
reprochés à l’accusé. La présidente du tribunal préfère néanmoins
le laisser terminer.
Face à cette argumentation fragile, le scepticisme s’installe
dans la salle. L’avocat général Pierre Aurignac démonte
méthodiquement ses propos : “La donnée scientifique paraît
assez contestable. Vous êtes en train de nous dire que le faux
positif n’existe pas, alors que des experts reconnus de l’IRCGN et
de la cour d’appel affirment l’inverse. Vous nous demandez de
condamner un homme sur la base de ces plaisanteries
?”. Un constat brutal lors de ce
procès médiatique partagé par le vice-procureur Nicolas Ruff,
qui assène : “Est-ce que vous êtes inhumain ou est-ce que vous
êtes incompétent ?”.
Une situation bien délicate et
décriée
Le malaise s’accentue lorsque le témoin reconnaît ne pas être
expert en cours d’appel et peine à expliquer ses analyses
techniques dans
l’affaire Jubillar. Seule Me Pauline Rongier tente de le
ménager, soulignant le stress que peut provoquer un tel exercice
devant un
cours d’assise.
L’avocat qui avait cité ce témoin, Me Battikh, est absent de
l’audience depuis le matin. Cet épisode, loin d’éclairer le procès,
illustre plutôt les tensions autour des preuves
techniques et l’importance des expertises reconnues par la
justice.