Une entreprise verse par erreur 165 millions à un employé, il démissionne et la justice estime qu'il peut tout garder

Un salarié a reçu une somme d’argent faramineuse par erreur. Attaqué en justice par son employeur, il a été acquitté par le tribunal et a empoché le pactole.

Une affaire rocambolesque et qui a coûté très cher. Le Consortium industriel d’alimentation (Cial) – qui contrôle plusieurs marques en Amérique latine – a récemment déposé un recours en annulation devant la Cour d’appel de Santiago (Chili) afin de condamner un ancien employé qui avait perçu par erreur un salaire 330 fois supérieur au montant convenu dans son contrat. La somme peut paraître totalement folle, mais il ne s’agit pas d’une plaisanterie.

Une entreprise locale a versé par erreur 165 millions de dollars à un employé, lequel a ensuite démissionné. L’entreprise conteste le jugement qui l’a innocenté du vol par découverte et demande une condamnation pour détournement de fonds. Et d’après le journal économique chilien Diario Financiero, le 8 septembre 2025, le tribunal de première instance de Santiago a bien acquitté l’ancien employé du chef de vol par découverte.

L’avocat de la société en question est furieux et assure que « le tribunal a commis une grave erreur en considérant que les faits de la demande, jugés avérés, ne constituaient pas un délit ». M. Battaglia ajoute que « le salarié (…) a non seulement reçu une somme d’argent par erreur, mais, par un acte ultérieur et malveillant, a tiré profit de cette situation », peut-on lire dans The Clinic. Dans les colonnes du média, ce dernier ne décolère pas et précise même que la décision de justice est tout simplement « incorrecte ».

Le journal chilien parle en réalité d’un « complot » derrière cette « erreur de plusieurs millions de dollars ». En mai 2022, un assistant de bureau de « Cial », dont le salaire s’élevait à environ 500 000 dollars, a signalé une erreur dans le paiement de son salaire mensuel, après avoir bénéficié d’un trop-perçu de plus de 165 millions de dollars sur son compte courant. L’entreprise a déclaré en avoir été informée, et que cette somme n’était en rien justifiée.

Après avoir accepté de se rendre à sa banque et d’émettre un mandat au nom de l’entreprise, l’homme est finalement réapparu près d’un mois plus tard, présentant par voie d’avocat une lettre de démission volontaire. Bien que l’entreprise ait obtenu la levée du secret bancaire de l’ancien employé, le tribunal de Garantie a statué en sa faveur et l’a acquitté du délit pour lequel le parquet l’avait inculpé.