Depuis quelques semaines, Kiev intensifie ses frappes par drone avec, à chaque fois, les mêmes cibles : raffineries, stations de pompage et trains de carburant. Depuis début août, 16 des 38 raffineries russes ont été visées par l’Ukraine, dont certaines à plusieurs reprises.
« Nous assistons probablement à l’une des phases les plus actives et brutales de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, en matière d’attaques contre leurs infrastructures respectives », analyse Dmitry Zhdannikov, journaliste spécialiste de l’énergie.
Des attaques à un rythme sans prédécent
Jeudi dernier, des drones ukrainiens ont frappé la raffinerie Gazprom Neftekhim Salavat, à 1 400 km des frontières ukrainiennes. Le même jour, un autre appareil a visé la raffinerie de Volgograd, l’une des plus grandes de Russie, située à près de 1 000 km au sud de Moscou. Et depuis une semaine, les attaques de drones ukrainiens s’enchainent à un rythme sans précédent.
« Les conséquences sont majeures. Une raffinerie, c’est un système complexe : si vous touchez un seul élément, tout le processus peut s’arrêter », précise Dmitry Zhdannikov. Les attaques ukrainiennes ont forcé l’arrêt d’installations représentant au moins 17 % de la capacité russe de raffinage de pétrole.
Les exportations de pétrole représentent environ un tiers du budget fédéral de Moscou, ce qui en fait une source essentielle de financement de la guerre en Ukraine. Or, la production russe diminuant, sa capacité d’exportation diminue elle aussi. La Russie doit garder davantage de pétrole sur son territoire pour pouvoir répondre à la demande nationale.
Conséquence : les exportations de pétrole russes sont tombées à leur plus bas niveau depuis 2020. Face aux débuts de pénurie, Moscou vient d’annoncer l’interdiction d’exporter de l’essence jusqu’à la fin de l’année. Une victoire pour Kiev.