ANALYSE – Moins d’une semaine après leur première défaite de la saison et le sacre d’Ousmane Dembélé, et avant le Barça, les Rouge et Bleu reçoivent l’AJA ce samedi.
Retour aux affaires courantes. Le genre de match qui a tout du piège pour le PSG, opposé à Auxerre ce samedi (21h05), au Parc des Princes, lors de la sixième journée de Ligue 1. Il y a les matchs qui font rêver. Et les autres. D’autant que Paris, toujours privé d’Ousmane Dembélé, Désiré Doué et João Neves, et aussi de Marquinhos, nouveau pensionnaire de l’infirmerie, a vécu un début de semaine riche en émotions avant ce match «normal».
En fait, il faut même remonter jusqu’au mercredi de la semaine passée, avec le retour de la Ligue des champions et le carton face à l’Atalanta (4-0). Le début des choses sérieuses, après un début de saison en forme de préparation décalée. Ensuite, il y a eu le Classique, initialement programmé dimanche, reporté à cause de la météo et finalement perdu lundi, face à un OM conquérant (1-0). 11 ans qu’on n’avait plus vu le club de la capitale chuter à Marseille en championnat de France. Le coup de la panne. Luis Enrique visait à «calmer» le Vélodrome. Raté… «C’est normal de perdre quelques matchs dans la compétition», soufflait-il lundi. Double peine pour les Parisiens, dépossédés de la première place au classement de L1.
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Le Ballon d’or fêté… au Vélodrome
Un match dont les Marseillais reparleront «peut-être encore dans 20 ou 30 ans», comme le soulignait Roberto De Zerbi lundi. Il n’a probablement occupé les pensées parisiennes que… 20 ou 30 minutes. Lesquels Parisiens ont fêté le Ballon d’or de «Dembouz» au «Vel’». «Ça fait de mal de perdre un match. C’est important pour les supporters. Mais nous sommes aussi très contents pour Ousmane. Notre entraîneur a remporté un trophée aussi . Au final, ce sont des choses qui arrivent. Il faut prendre le bon et le mauvais», a noté Willian Pacho. «Ça a été un lundi presque parfait», a soufflé Luis Enrique.
Mardi, les Rouge et Bleu étaient conviés au Parc pour la deuxième édition du gala de charité «Paris for good», en présence de l’Émir du Qatar. Gala qui «a permis de récolter un montant record de 4 millions d’euros au profit de PSG for Communities et de Naked Heart France, afin de soutenir des projets en faveur de jeunes porteurs du trouble du spectre autistique et leurs familles». Mercredi, repos. Jeudi, retour à l’entraînement, avec pas mal de titis histoire de compenser les absences. Séance de travail aussi vendredi, avec la traditionnelle conférence de presse de Luis Enrique. Marseille est déjà loin…
Barcelone dans le viseur
Et donc maintenant, l’AJA, 10e au classement avec deux victoires et trois défaites. Match qui permettra à Dembélé et au club de présenter le Ballon d’or au public du Parc. Encore un parfum de fête, malgré la défaite en terre marseillaise… «Ce que ce Ballon d’or représente ? Beaucoup… Je me souviens d’une photo sur laquelle on voit Ousmane Dembélé qui apporte son Ballon d’or aux supporters. Vous aviez déjà vu cela ? Chapeau», lance «Lucho».
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Un match qui devrait aussi permettre à Luis Enrique de reposer certains cadres. Certes, il y a des absents, et même toujours plus d’absents avec l’indisponibilité de Marquinhos désormais. Ce n’est toutefois pas une raison pour mettre les joueurs valides dans le rouge. Tout le contraire en fait. Surtout que le club de la capitale a encore deux rendez-vous corsés avant la prochaine coupure internationale, avec notamment un choc à Barcelone mercredi prochain (21h), en Ligue des champions, «le match que tout le monde voulait voir» en C1 comme l’avait indiqué Nasser Al-Khelaïfi lors du tirage, et un déplacement à Lille dimanche 5 octobre (20h45).
Bref, il y a des matchs pour lesquels le staff parisien n’a pas besoin de pousser les joueurs. Voire même de les calmer. Des affiches qui font saliver tout le monde. Cette fois, sans mettre en doute leur sérieux et leur implication, les Rouge et Bleu seront peut-être un cran en-dessous, inconsciemment. Avec sans doute aussi la peur de se blesser avant le Barça. PSG-AJA, ce sera une manière de tester leur mental, leur goût de l’effort.
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Évidemment, certains coiffeurs auront aussi l’occasion de se montrer et de marquer des points. Ça vaudra sans doute pour le nouveau venu Illya Zabanryi, très bon à Marseille et qui va devoir assumer un nouveau statut de titulaire après la blessure de Marquinhos, mais aussi Warren Zaïre-Emery, dans le creux de la vague, et peut-être Lucas Hernandez et/ou Lucas Beraldo, Kang-in Lee, Senny Mayulu ou le jeune (17 ans) Ibrahim Mbaye. Pour Gonçalo Ramos, transparent sur le pré du Vélodrome après un but contre l’Atalanta en C1, c’est encore différent. Il n’est jamais aussi à l’aise qu’en sortie de banc.
Calme et tranquillité
Bref, la routine pour le Paris Saint-Germain, qui s’est parfaitement bien accommodé de tout cela l’an dernier, poussant son invincibilité en Ligue 1 jusqu’à la 31e journée, face à Nice (1-3), juste avant la demi-finale aller de Ligue des champions contre Arsenal. Justement, la série d’invincibilité en L1 s’est auto-alimentée au fil des semaines. Le revers à Marseille pourrait-il en appeler d’autres, avec des Parisiens qui seront davantage concentrés sur la défense de leur titre européen ? Possible. Surtout autant de blessures…
«Je connais les journalistes, vous êtes préoccupés tout le temps. Mais c’est la normalité. Le football est un sport de contact où il y a des blessures. Ce sont des blessures musculaires, c’est normal. Il faut gérer cela. Je ne suis absolument pas préoccupé. C’est une mentalité que j’essaie de faire passer à mes joueurs et aux supporters, calme, tranquillité. On a plein de jeunes joueurs du Campus qui peuvent jouer. Pas de problème, c’est la vie», martèle Luis Enrique. Une vie qui passe par Auxerre. Un piège ? Surtout un test.